Le projet de fusion ONA-SNI, qui a tant défrayé la chronique ces dernières semaines, sera l'occasion pour bon nombre de filiales des holdings de prendre leur essor, en dehors du giron des maisons-mères. Attijariwafa bank en fait partie, et pour cause : le groupe bancaire a acquis une maturité certaine et une vitesse de croisière lui permettant de voler de ses propres ailes. Rien d'étonnant dès lors à ce que des analystes financiers, en l'occurrence ceux de BMCE Capital Bourse (BKB), recommandent le titre à l'achat, avec un cours cible de 328 DH. A l'heure où nous mettions sous presse, la valeur cotait à 306 DH. Il faut dire que le bilan s'est révélé plus que positif pour celle qui est toujours pour l'heure la filiale bancaire de l'ONA. Attijariwafa bank poursuit son petit bonhomme de chemin, consolidant son positionnement aussi bien sur le paysage bancaire national que régional, malgré une conjoncture qui n'est pas des plus favorables. La banque a terminé l'année 2009 sur des performances financières plus qu'honorables (développées dans les colonnes des Echos quotidien), tout en misant sur «l'optimisation des synergies entre les différentes lignes métiers ainsi que sur l'accélération de sa politique de croissance organique et externe», déclare-t-on chez BKB. Des perspectives optimistes Pour étayer leur recommandation à l'achat, les analystes se sont basés sur plusieurs méthodes d'évaluation. Les hypothèses qui en ont découlé sont des plus optimistes. Ainsi, le taux de croissance annuel moyen du portefeuille de crédits et celui des dépôts devraient se situer respectivement à 9,7% et 7% sur la période 2009-2015. La croissance annuelle moyenne, pour sa part, devrait s'élever de 7,8% du PNB sur la même période. Le coût du risque moyen est évalué à 0,58%, et quant au taux d'actualisation, estimé à 10,12%, il tient compte d'un taux sans risque sur 5 ans de 3,80% , d'une prime de risque marché Actions de 7,1% et d'un taux de croissance à l'infini de 3%. Gros appétits internationaux L'Afrique en tant que relais de croissance. Une ambition toujours d'actualité pour AWB. Plus particulièrement en Afrique de l'Ouest et Centrale. Le Maghreb est également en ligne de mire, la banque étant déjà présente en Tunisie. Néanmoins, la croissance future devrait être portée essentiellement par les filiales en Afrique subsaharienne. Un constat qui se justifie avec le renforcement de la présence d'AWB dans cette zone, via l'acquisition de 5 filiales du Crédit agricole en Côte d'Ivoire, au Sénégal, au Gabon et au Congo. Pour ce qui est de l'acquisition de la filiale de la banque française au Cameroun, elle est en cours de finalisation. Il en est de même pour la filiale de CBAO au Burkina Faso. En Mauritanie, AWB détient 2/3 du capital de la filiale commune avec la Banque Populaire. À court et moyen termes, le groupe envisage de se positionner dans six autres pays de la zone UEMOA (Union économique et monétaire ouest africaine) et de la CEMAC (Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale), avec pour finalité de prendre le contrôle des banques cibles et non de se contenter d'une participation minoritaire, selon le PDG du groupe bancaire, Mohamed El Kettani.