Selon la Banque centrale grecque, ses concitoyens ont retiré de leurs comptes bancaires environ 4,5% du total de l'argent circulant dans le système bancaire du pays. Selon le Financial Times, les quatre plus grosses banques grecques, la National Bank of Greece, l'EFG Eurobank, l'Alpha Bank et la Piraeus Bank, auraient été soulagées d'environ 10 milliards d'euros de leurs comptes de dépôt. Les épargnants grecs, paniqués, se sont jetés ces trois premiers mois de l'année sur leurs comptes pour les vider. Cette ruée a eu pour effet de fragiliser encore plus le système financier grec, et a poussé ses banques à demander de l'aide à leur gouvernement. Selon le ministre des Finances, George Papaconstantinou, elles auraient d'ores et déjà réclamé les 28 milliards de dollars restant du plan de soutien.Toutefois, pour les spécialistes, ce mouvement de retrait sur les comptes de dépôt ne signifierait pas forcément une fuite des capitaux. Depuis le début de 2009, les banques grecques constatent une baisse des dépôts des ménages, due à un ralentissement de la croissance de leurs revenus.L'agonie de ces banques vient s'ajouter, comme un cheveu dans la soupe, à celle du gouvernement grec lui-même, contraint à des taux d'intérêt jamais atteint, plus de 7% aux dernières nouvelles. Pour servir sa dette cette année, le pays pourrait avoir à payer jusqu'à 13 milliards d'euros de surcoût par rapport aux conditions d'emprunt prévalant jusqu'en 2008, selon l'agence financière Bloomberg. L'Europe apporte son «soutien» Nicolas Sarkozy lors de la conférence de presse de clôture du sommet franco-italien, a déclaré : «Nous sommes prêts à l'activer (le plan d'aide à la Grèce, ndlr) à tout moment pour venir en aide à la Grèce», ajoutant qu'«il appartient à la Grèce et aux Etats de la zone euro, sur recommandation de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Commission européenne, de décider si les conditions sont réunies pour l'activer». Silvio Berlusconi a tenu le même discours que son homologue français, soulignant que les deux capitales étaient «parfaitement d'accord» sur ce point. De son côté, l'invisible président du Conseil européen Herman Van Rompuy, dans une interview accordée au Monde et à trois autres journaux, a indiqué que «nous avons décidé de mettre en place un mécanisme d'aide financière basé essentiellement sur des prêts bilatéraux de la zone euro et une intervention du Fonds monétaire international (FMI). Nous devons rendre cet accord opérationnel. Il ne sera crédible que s'il est opérationnel».