Energique, la ministre de l'Environnement. Présente à la Conférence ministérielle sur l'Initiative Climat Paris-Nairobi organisée cette semaine à Paris, Amina Benkhadra en a «séduit» plus d'un à la suite de sa présentation sur le projet environnemental du Maroc. S'il est évident pour les observateurs que le continent noir constitue une mine d'énergie renouvelable, entre vent, soleil, fleuves, géothermie, jusqu'ici la position du Maroc n'a rien à envier à ses voisins de la région, bien au contraire. En atteste la déclaration de la ministre marocaine à l'issue de son intervention : «Les participants ont pu constater les avancées considérables qu'a faits le Maroc, en passant d'un taux d'électrification de 18% en 1995 à près de 98% en 2010. D'ailleurs, beaucoup de ministres ou de représentants d'organisations participant à cette rencontre ont exprimé le souhait de permettre à leur pays de bénéficier davantage du modèle marocain, au-delà de ce qui a été réalisé au Sénégal ou au Kenya». Une chose est sûre, Benkhadra ne reviendra pas bredouille de cette conférence internationale. On parle notamment de projet de coopération avec le Maroc en matière d'électrification rurale du côté du Kenya, de partage d'expérience en ce qui concerne l'eau pour la Guinée, mais également de renforcement de la coopération avec des pays tels que le Gabon, le Congo, le Togo, le Sénégal et la Gambie, dans le domaine des énergies renouvelables. La ministre a toutefois relevé que le développement des énergies renouvelables nécessitait une coopération internationale et un engagement «beaucoup plus fort» des pays développés. En particulier lorsqu'il s'agit de «mobiliser les financements, couvrir les différentiels de prix qui existent encore dans le solaire et soutenir ces programmes dans les différentes régions, dont les pays en développement». C'est d'ailleurs en partie l'objectif de cette rencontre franco-kenyane qui envisage d'aider les Etats participants à «mettre sur pied des projets d'énergies propres suffisamment attrayants pour attirer les investissements». D'autant que, comme le souligne la ministre française de l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet - qui a succédé à Jean-Louis Borloo-, «il y a urgence à doter l'Afrique d'une énergie moderne, fiable, et propre». Et de rappeler que «c'est une condition pour atteindre tous les autres Objectifs du millénaire de l'ONU de lutte contre la pauvreté». Les enjeux sont donc énormes. Des enjeux face auxquels le Maroc semble toutefois faire bonne figure, et est sur de bons rails. C'est d'ailleurs ce dont s'est assurée Amina Benkhadra lors de ses entretiens avec les ministres français, en l'occurrence Eric Besson, le ministre français de l'Industrie et de l'énergie, et Nathalie Kosciusko-Morizet. Selon Benkhadra, «cette réunion a permis d'examiner ce qui est nécessaire de faire dans le cadre du développement durable, surtout en prévision de la réunion de Durban pour qu'elle puisse aboutir à des résultats concrets».