«La situation dans les camps de Tindouf inquiète non seulement le Maroc, mais l'ensemble des pays de la région parce que ses conséquences risquent d'avoir des effets sécuritaires désastreux sur la région méditerranéenne, le Sahel et le Sud de l'Europe». Tels sont les propos de Omar Hilale, ambassadeur représentant permanent du Maroc auprès de l'Office des Nations Unies à Genève à l'occasion de la 13e session du Conseil des droits de l'homme (CDH) de l'ONU tenue lundi. «C'est pourquoi le Maroc dénonce l'attitude irresponsable de l'Algérie qui, pour mettre en œuvre son agenda hégémonique sur la région, met en péril la paix et la sécurité régionales et internationales», a déclaré Omar Hilale. Dans un droit de réponse à l'ambassadeur algérien, qui avait évoqué la situation des droits de l'homme dans les provinces du sud, Hilale a indiqué que «la situation dans les camps de Tindouf requiert l'attention de la communauté internationale et interpelle les membres du CDH pour deux raisons gravissimes, à savoir les violations des droits de l'homme dans ces camps depuis 35 ans et le facteur de déstabilisation que cette situation génère pour la région».S'agissant des violations des droits de l'homme, le diplomate marocain a relaté à son homologue algérien les faits énumérés par le dernier rapport de Human Rights Watch (HRW) de 2009 et qui contredisent l'affirmation de l'ambassadeur d'Algérie quant à l'accès des agences de l'ONU et des ONG internationales aux camps. «Ce rapport que mon collègue algérien ne peut contester, confirme que le HCR a très peu d'accès dans les camps, particulièrement pour ce qui touche le milieu judiciaire et carcéral dans les camps, domaines qui demeurent très opaques», a précisé Hilale.Ledit rapport a aussi relevé que «la région de Tindouf est une zone militaire à l'accès restreint et que des postes existent à la limite des camps et de l'Algérie» et signalé qu'«en sa qualité de pays hôte, une responsabilité particulière revient à l'Algérie notamment pour ce qui est de l'aide humanitaire et du respect des droits de l'homme», a-t-il poursuivi à l'adresse du diplomate algérien.