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Quelles institutions sans crédibilité ?
Publié dans Les ECO le 15 - 04 - 2011


La crédibilité de nos institutions est fondamentale, en ce sens qu'elle est libératrice d'énergies entreprenantes et d'implications citoyennes. Dans les sociétés démocratiques, cette crédibilité s'enracine dans la légalité qui fonde l'Etat de droit, ainsi que dans les modes d'attribution et d'exercice du pouvoir. En effet, la crédibilité renvoie à la conviction des citoyens que les pouvoirs politiques et administratifs sont exercés par les «bonnes» personnes, selon de «bonnes» pratiques et dans l'intérêt commun. L'adhésion d'une société à la manière dont elle est gouvernée est une condition essentielle à son avancée sereine. Contrairement aux régimes totalitaires, les démocraties opèrent par une organisation du pouvoir dont la légitimité passe par la reconnaissance de la souveraineté citoyenne, et dont l'exercice repose sur la délégation de cette souveraineté à des élus mandatés pour s'occuper des affaires publiques. Cependant, certains gouvernants ou élus ont souvent tendance à considérer que leurs décisions sont «automatiquement légitimes», puisque le pouvoir leur est octroyé par le vote majoritaire! La réalité est bien plus complexe. Leur crédibilité n'est acquise que lorsque leurs décisions agissent sur le cours des choses. Le jeu démocratique lui-même peut paraître une forme de «simulacre» ou de «cosmétique politique» dérisoire, du fait de l'inefficience des institutions et de leurs représentants. Un décalage entre les modes de gestion du pouvoir et les aspirations sociales en découle, creusant un fossé entre légalité et légitimité des instances gouvernantes. S'il persiste, ce fossé devient une menace pour la paix sociale. Pour être moteur d'une politique de développement décisif, un Etat doit être fort et respecté. Il doit être en mesure d'inciter ses institutions à agir en toute équité par l'instauration de la primauté de la loi. Comment faire valoir l'idée de nouvelles mesures, si celles qui existent sont jugées inefficaces, conduites sans réel souci du bien commun ? Comment plaider pour l'action publique, si l'administration est tenue par des acteurs non soumis à des règles de comptabilité et de contrôle ?Les réformes dont le Maroc a besoin doivent agir pour la «recrédibilisation» de ses institutions et l'affermissement de la relation de confiance avec ses citoyens. En effet, une gouvernance n'est légale que lorsque la pratique du pouvoir est régie par un ensemble de règles et de principes communément admis ou consignés dans une Constitution, dans des lois et des jurisprudences agissantes. Pour y parvenir, des fondamentaux sont à prendre en compte, dont les aspirations légitimes de la communauté des citoyens, l'émergence de gouvernants responsables et dignes de confiance, la lutte contre les différentes formes de privilèges indus, le renforcement des principes de justice, de transparence, de méritocratie et d'équité. La légitimité de la gouvernance repose sur un dispositif cohérent et souverain. Chacun, puissant ou dépourvu, est-il pris en considération et écouté ? Bénéficie-t-il d'un même traitement et des mêmes droits, est-il soumis aux mêmes contraintes, aux mêmes exigences et aux mêmes sanctions ? Quand les abus de pouvoir sont monnaie courante et les recours sont inefficaces ou dissuasifs par leurs coûts et leurs délais, le sentiment d'équité disparaît et devient une injustice béante. Il n'y a pas de gouvernance légitime si la charte des valeurs ou le préambule de la Constitution ne sont plus que des documents poussiéreux et si les gouvernants ne conforment pas leur comportement aux valeurs qu'ils proclament. C'est pourquoi la légitimité de la gouvernance dépend de son adéquation à la réalité d'exécution sur le terrain. D'autre part, l'élection ou la nomination ne suffisent pas à rendre légitime un gouvernant. Encore faut-il qu'il agisse de manière telle que les citoyens soient convaincus de ses actes... Chaque société a inventé au fil de son histoire ses propres modes de régulation, ses propres conceptions de la justice, du règlement des conflits, de la préservation du bien commun, de l'organisation et de l'exercice du pouvoir... L'art de parvenir à une paix durable et à un essor socio-économique consiste, par le recours à des procédés cohérents, consensuels et transparents à s'organiser et à se mobiliser pour atteindre les buts d'intérêt commun : éducation, cohésion nationale, justice et emploi... sans se départir du souci quotidien de crédibilité et d'entente avec les aspirations citoyennes.

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