Les administrateurs de la banque d'affaires Lehmann Brothers ont proposé hier un plan de liquidation. Cette démarche devrait mettre un terme officiel au processus de redressement judiciaire dont fait l'objet la banque américaine. Le plan présenté, sur lequel statuera un juge du tribunal des faillites de Manhattan, prévoit la mise en place d'une structure pour gérer les actifs restants de la banque. Baptisée LAMCO, elle aurait pour mission la gestion de l'immobilier commercial, des crédits immobiliers, des investissements pour compte propre, du capital investissement, de la dette et des dérivés de la banque. Elle se devra aussi d'employer le personnel restant dans la banque.La faillite de Lehmann Brothers, le 15 septembre 2008, avait été l'une des images les plus marquantes de la crise mondiale et avait précipité dans sa chute tout le système financier américain. Cette démarche intervient moins d'une semaine après la publication d'un rapport d'expert à charge mandaté par la justice américaine sur la faillite de Lehmann Brothers. Il met en cause les pratiques de maquillage de bilans, appelées «Repo 105» qui auraient ainsi permis à la banque de retirer de son bilan 50 milliards de dollars d'engagement et de diminuer virtuellement son taux d'endettement. Concrètement, la manœuvre consistait à vendre des actifs à un partenaire la veille de la publication de ses comptes, pour ensuite les racheter quelques jours après.Le rapport de 2.200 pages, qui a été rédigé par l'expert judiciaire Anton Valukas, incombe la responsabilité de la faillite à Dick Fuld, l'ancien patron de la banque d'affaires, et à trois de ses directeurs financiers.Les banques JPMorgan Chase et Citigroup ont également été pointées du doigt pour avoir exigé de renégocier des accords de prêts et demandé de nouvelles garanties, ce qui a fini d'achever Lehmann Brothers. Une question se pose toutefois, ces pratiques seraient-elles une exception ou plutôt une règle dans les grandes banques ?