«Si la Caisse centrale de garantie (CCG) n'est pas connue du grand public, c'est normal, car nous sommes dans le back-office», affirme Hicham Zanati Serghini, secrétaire général de la CCG. Etant en amont du process d'octroi de crédits d'investissements, la CCG garantit l'accès au financement à des milliers d'entreprises chaque année. L'appui s'étendra au régional L'action régionale que va mener la CCG risque de susciter un réel engouement. La couleur est annoncée avec l'ouverture courant 2010 de deux représentations régionales, Tanger et Agadir. Au menu : un nouveau rôle, celui de facilitateur et de catalyseur des initiatives régionales. «Nous essayerons de développer des synergies avec les organismes actifs au niveau régional, comme nous l'avons précédemment fait avec l'ANAPEC et les CRI pour d'autres produits», promet Hicham Zanati Serghini. En s'intercalant entre les porteurs de projets et les banques, la CCG se dote de nouveaux moyens et s'invente un nouveau rôle. Une nouvelle voie pour améliorer l'investissement régional, on en redemande. L'historique en un clic Créée en 1949, plusieurs dates cadencent l'existencede la Caisse. D'abord en 1996, la CCG a opéré une reconfiguration de ses modes de gouvernance et un recentrage de ses activités autour de la PME. La nouvelle loi bancaire adoptée en 2006 achève la métamorphose. La CCG accède dès lors au statut d'établissement de crédit assimilé au même titre que les banques. Tous ces ajustements ont permis à la CCG de monter en gamme. De 300 millions de DH de fonds garantis en 2005, l'établissement public en garantit en 2009 cinq fois plus. De plus, la CCG a développé sa gamme de produits en phase avec les effets structurants entrepris par l'Etat pour densifier le tissu économique national. Dans ce cadre, la CCG a apporté des réponses concrètes avec une panoplie de crédits dédiés aux entreprises. Ainsi, au niveau de la création, la CCG garantit entre 50 et 85% des crédits d'investissement destinés à la création de leurs projets ou à leur extension. De plus, La CCG garantit les crédits d'exploitation à hauteur de 65% pour les entreprises exportatrices des secteurs du textile, du cuir et des équipements automobiles et à hauteur de 50% pour les autres entreprises exportatrices. Par ailleurs, la CCG travaille pour apporter une réponse adéquate à la problématique du stress de liquidités en prenant en compte tous les secteurs d'activité. Les négociations sont d'ailleurs en cours pour étendre le produit Damane Exploitation au maximum de secteurs d'activités. «Nous irons vers un produit plus généraliste qui devra tout prendre», affirme Hicham Zanati Serghini. Le capital risque dans l'offre de la CCG La Caisse centrale de garantie (CCG) vient de lancer récemment la manne «capital risque» devant bénéficier à toutes les entreprises de droit marocain productrices de biens et de services. Hormis les secteurs de la pêche hauturière et de la promotion immobilière, ce fonds est ouvert à tous les secteurs d'activités. L'apport est plafonné à 5 millions de DH par entreprise éligible sans que la quotité de garantie ne dépasse les 50%, excepté pour les projets innovants où ce taux arrive à 60%. Grâce au système de management de la qualité implantée par la CCG, les délais de réponse sont de 5 jours pour les montants inférieurs à 1 million de DH. Ce délai passe à 10 jours pour les montants au-dessus de 1 million de DH. Une rare célérité qui fait de Damane Capital Risque une réponse innovante en la matière. Nous avons opéré un re-engineering de notre vision Les Echos : Quelles sont les actions principales inscrites sur l'agenda de la CCG pour 2010 ? Hicham Zanati Serghini : Pour cette année, nous entamons une ouverture vers les régions. La CCG, qui est un organisme centralisé à Rabat, aura dans un avenir proche des représentations régionales et assurera au passage une partie du travail d'animation du réseau en partenariat et non en concurrence avec les banques. Nous avons opéré un re-engineering de notre vision qui intègre aujourd'hui la fenêtre régionale. Des ouvertures pour 2010 ? Nous avons prévu de nous ouvrir sur les régions. Nous ambitionnons d'apporter plus de proximité aux banques. Pour 2010, nous commencerons par les régions de Tanger et d'Agadir. Notre déploiement continuera sur les trois ans à venir et va concerner les principales villes du Maroc. Nous espérons arriver à huit représentations régionales au terme de notre plan stratégique en 2013. Concrètement, en quoi consiste l'ouverture de la CCG sur les régions ? Au-delà du rôle que nous avons toujours assuré en partenariat avec les banques, la CCG va développer un nouveau service. Nous allons en quelque sorte jouer le rôle de la courroie de transmission entre les banquiers et les porteurs de projets. Ces derniers pourront avoir un contact direct avec la CCG. Si leurs projets sont éligibles, nous les porterons auprès des banques. Je précise toutefois que les projets ciblés tournent autour d'investissements de l'ordre de 1 à 2 millions de DH essentiellement. Notre but est d'apporter plus de valeur ajoutée en encourageant les initiatives régionales.