Des professionnels de la santé du secteur public et privé débattent, depuis hier et jusqu'au mercredi à Rabat, de la carte sanitaire au Maroc. Cette rencontre, présidée par le Premier ministre Abbas El Fassi, vise selon Yasmina Baddou, ministre de la Santé, à réaliser un diagnostic des dysfonctionnements du système de santé au Maroc, ce dernier étant caractérisé par une absence de complémentarité entre les secteurs public et privé. «Il était primordial pour le Maroc de se doter d'une carte sanitaire pour créer une complémentarité entre le public et le privé. C'est l'objectif de la loi 09/34 relative au système de santé et à l'offre de soins», explique Yasmina Baddou. Aligner le public sur le privé Le projet de loi sur le système de la santé et l'offre de soins comporte une composante «carte sanitaire» et s'articule sur quatre éléments essentiels, à savoir : le système de santé, l'offre de soins, la carte sanitaire et les schémas régionaux de l'offre de soins, et enfin sur les instances de concertation en matière de santé.La carte sanitaire est une des composantes du projet de la loi-cadre 34-09, relative au système de santé et à l'offre de soins. Ce projet, qui prévoit la création d'un Conseil supérieur de la santé, a été approuvé par le Conseil des ministres et a été soumis au Parlement. Il vise entre autres à créer une symbiose entre les secteurs privé et public en matière de prestation de soins, avec le scénario d'une couverture médicale généralisée, où les hôpitaux publics et privés deviendront des prestataires de soins au profit des assurés.Selon Jilali Hazim, directeur de la planification au ministère de la Santé, «le ministère de la Santé travaille depuis deux ans sur les mécanismes d'application de la loi 09/34 et sur les critères qui devront être pris en compte dans la planification des ressources sanitaires». Le système de santé au Maroc se caractérise par sa disparité au niveau des régions. Il existe 6.500 cliniques privées au Maroc et 10.800 médecins dans ce secteur. Pour le public, on dénombre 27.000 lits et 38.000 professionnels de la santé, tous corps confondus. Il y a en moyenne un lit d'hôpital pour 890 personnes, un lit pour 510 habitants au niveau de la région de Rabat et un pour 3.000 dans la région de Oued Eddahab-Lagouira. Chiffres très révélateurs, il existe 132 scanners et 17 IRM (imagerie par résonance magnétique) au Maroc, dont 45% sont concentrés à Rabat et Casablanca.