L'opérateur historique marocain est de plus en plus déterminé à étendre ses tentacules vers l'Afrique subsaharienne... en fibre optique. C'est l'un des principaux enseignements tirés des dernières déclarations du top management du groupe, en la personne de son président de directoire, Abdeslam Ahizoune. Il s'agit concrètement d'un projet d'extension du réseau en fibre optique de l'opérateur vers quatre pays au sud du Sahara. On parle de la Mauritanie, le Gabon, le Mali, et le Burkina Faso. Le groupe est présent dans ces quatre marchés à travers des prises de participations - majoritaires - dans le capital d'entreprises de télécoms nationales pour la plupart. Une fois finalisé, ce sont 22 millions d'abonnés résidant dans ces pays qui devraient bénéficier de ce projet. Les responsables du groupe annoncent par ailleurs qu'il serait déjà réalisé à hauteur de 60%. Cette tranche relie actuellement la localité de Laâyoune à celle de Nouakchott, la capitale mauritanienne. Une réalisation assez importante, vu qu'il y a un an elle dépendait encore de «la décision des autorités maliennes» quant à l'acquisition de la Société des télécommunications maliennes (Sotelma). Cette acquisition faite, la voie semble à présent dégagée pour les ambitions en fibre optique de la filiale de Vivendi. Ces objectifs cadrent d'ailleurs avec les orientations des pouvoirs publics marocains qui souhaitent développer, sur le local surtout, les infrastructures du secteur à l'horizon 2013, en renforçant notamment le réseau de la fibre optique. De l'Europe à l'Afrique Pour rappel, ces tentacules, Maroc Telecom cherche depuis 2006 à les étendre. C'est en cette année-là en effet que le groupe avait annoncé le lancement de la construction d'une liaison sous-marine en fibre optique, dénommée «Atlas Offshore». Ce réseau relie depuis 2007 le Royaume à la France pour un investissement qui approchait les 300 millions de dirhams. «Atlas Offshore» s'étale sur un peu plus de 1.600 km. La réalisation du projet a été confiée à une société française, Alcatel Submarine Network. À l'époque, l'objectif visé par cette réalisation était notamment le développement des capacités internationales du secteur marocain de l'offshoring et d'Internet en général. S'agissant de l'extension vers ces quatre pays africains au sud du Sahara, les responsables de Maroc Telecom n'ont laissé filtrer, pour le moment, aucun montant correspondant aux investissements requis. Ce qui est sûr, c'est qu'à partir de tous ces projets, les hommes d'Ahizoune comptent profiter au maximum du marché subsaharien en perpétuelle évolution, en termes de chiffre d'affaires et de segments d'offre à investir ou à développer. Le potentiel est important et Maroc Télécom ne compte pas passer à côté.