Décidément, l'épisode nucléaire iranien n'en est pas encore à sa fin. Pis, il semble que le gros des événements reste à venir. L'Iran envisage de construire deux nouveaux sites d'enrichissement d'uranium, contenant de nouvelles centrifugeuses plus efficaces. L'Organisation iranienne de l'énergie atomique annonce le début des travaux pour la prochaine année iranienne, qui débute le 21 mars. Selon Ali Akbar Salehi, directeur de l'Organisation, ces deux emplacements auront chacun la même capacité que le site d'enrichissement de Natanz. Ce dernier, le seul dont dispose actuellement l'Iran, peut contenir jusqu'à 50.000 centrifugeuses. La production augmentera, les protestations internationales aussi On ne parle pas nucléaire en Iran sans en évoquer les risques, surtout face à la pression continue imposée par la communauté internationale. Et comme à l'accoutumée, le langage diplomatique iranien est assez belliqueux. Sans trop surprendre, Salehi rajoute : «Ces nouveaux sites seront construits au cœur des montagnes, protégés contre toute attaque aérienne qui pourrait être menée contre les installations nucléaires iraniennes». Cela dit, Israël n'a jamais exclu une frappe militaire contre les sites nucléaires iraniens. On redoute toujours que Téhéran ne cherche à se doter de l'arme atomique malgré ses démentis répétés. L'Iran a déjà identifié cinq sites pour accueillir les nouveaux centres d'enrichissement, et est en train d'en identifier cinq autres dispersés à travers le pays. Sur le papier, les aspirations atomiques de l'Iran sont sans fin. Le pays vise la fourchette de production d'entre 250 et 300 tonnes de combustible par an pour ses futures centrales nucléaires. 8.610 centrifugeuses sont installées à Natanz, dont 3.072 en activité. Le site actuel a aussi fourni 2.056 kilos d'uranium enrichi à 3,5%. Téhéran a également commencé le 9 février à y produire de l'uranium enrichi à 20%, en dépit des protestations et des menaces de sanctions d'une partie des puissances occidentales. Mahmoud Ahmadinejad, l'immuable président iranien aux propos litigieux, s'est chargé de renvoyer l'ascenseur à ces dernières. Il a annoncé le 30 novembre dernier que son pays allait construire dix nouvelles usines d'enrichissement d'uranium, en réponse à une résolution de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) condamnant l'Iran pour sa politique nucléaire. Téhéran avait été condamné notamment pour avoir dissimulé la construction en cours d'un deuxième site d'enrichissement à Fordo, dans une zone montagneuse à une centaine de kilomètres au sud de Téhéran.