Quelques mois après le lancement des Centres socio-sportifs de proximité intégrés (CSPI), l'heure est aujourd'hui au recrutement. Le ministre de la Jeunesse et des sports, Moncef Belkhayat, a présidé, jeudi dernier au Complexe Moulay Rachid à Bouznika, une cérémonie de signature de contrats de travail entre 40 lauréats de l'Institut royal de formation des cadres (IRFC) et trois fédérations partenaires du ministère dans ce projet, notamment la Fédération royale marocaine des sports pour tous. L'objectif, selon le ministère, est d'initier un processus de recrutement au sein de ces clubs, afin d'en assurer la gestion administrative et l'animation sportive et, en même temps, résoudre le problème des diplômés chômeurs de l'IRFC. «Vous avez le rôle de véhiculer les valeurs du sport, celles de l'effort, du respect, du partage... pour améliorer le quotidien de nos concitoyens», a lancé Mehdi Tazi, président da la FRMST, aux lauréats. Constitués dans leur majorité de femmes, ces derrniers seront liés aux fédérations par des CDI (contrats à durée indéterminée) pour un salaire mensuel de 4.000 DH net. «Comme tous les salariés, ils vont bénéficier de la protection sociale», tient à souligner le ministre. 180 CSPI en 2011 Une offre jugée peu intéressante par certains candidats, qui préfèrent plutôt la fonction publique. «Chacun est libre de ses choix, mais je déclare, et de manière solennelle, que l'intégration dans la fonction publique ne peut se faire pour des raisons juridiques car, selon la loi, il faut passer par un concours. De plus, ils ne sont pas concernés par la décision prise récemment par le gouvernement pour les diplômes supérieurs», explique Belkhayat. Premiers lauréats de l'IRFC à intégrer les CSPI, les nouvelles recrues devront passer un stage d'une semaine au centre de Bouznika et une période d'essai de trois mois, avant de prendre leurs nouvelles fonctions. «Après un an de formation, ils peuvent devenir des directeurs voire même des membres fédéraux», fait savoir le ministre, selon qui 180 CSPI seront ouverts en 2011 et 1.000 d'ici à fin 2016. Tous seront gérés selon le principe de la gestion déléguée. L'offre comprend aujourd'hui trois disciplines, mais devrait s'étendre pour en atteindre 17. S.B «5.000 postes d'emploi sont prévus d'ici à 2016» Les Echos quotidien : C'est la première fois que le ministère de la Jeunesse et des sports recrute de la sorte. Autre remarque, la majorité des recrues sont des femmes. Pourquoi ? Moncef Belkhayat : Tout simplement parce que, jusqu'à présent, l'Institut royal de formation des cadres a formé des garçons et des filles et que tous les garçons travaillent. La filière sport est aujourd'hui beaucoup plus rémunératrice. Tous les lauréats se sont intégrés dans le secteur privé. Ceux qui n'ont pas pu trouver de travail sont ceux qui ont opté pour une formation liée soit à la filière féminine, soit à la filière enfance. C'est pourquoi, les clubs socio-sportifs de proximité viennent répondre à ce besoin en recrutant ces jeunes femmes. Quand je suis arrivé, l'Institut était fermé. Je l'ai réouvert avec 160 personnes en 2009 et 300 étudiants en 2010 et nous avons surtout forcé sur la filière sport. Pourquoi ce choix ? Parce que les CSPI monteront en puissance et permettront de créer ce que j'appelle un système virtuel positif, qui consiste à créer le projet et avoir un impact sur la vie des gens. Les paiement effectués par les adhérents iront au ministère qui les reversera à son tour, à la Fédération. Cette dernière maintient les CSP et recrute du personnel. C'est la première fois que le sport business crée de l'emploi de manière structurelle et officielle et nous nous attendons à créer 5.000 postes d'emploi d'ici à 2016. Pour cette première opération, la FRMST s'est taillée la part du lion... Aujourd'hui, la FRMST détient 85 à 90%, mais nous avons des programmes avec d'autres fédérations, notamment le judo et le karaté, mais aussi les fédérations d'aérobic et des sports collectifs qui arriveront et qui animeront, eux aussi, ces CSP, puisqu'il s'agit d'organiser aussi des tournois inter-CSP, inter-villes, inter-académies... Ainsi, toutes les fédérations seront partie prenante de ce programme. Comment seront affectés ces lauréats ? Nous avons choisi l'affectation des régions en fonction du lieu d'habitation de chaque lauréat puisque, aujourd'hui, la demande dépasse l'offre. Pour chaque CSP créé, il faut à peu près cinq emplois, entre animateurs, moniteurs et directeur. S.B