FMP. Le président de la Fédération marocaine des pêches a démissionné de son poste Le comité de pilotage du plan Halieutis réuni hier sur fond de crise La première réunion du comité de pilotage du plan Halieutis a été tenue hier sur fond de crise. L'un des principaux membres de ce comité n'a pas pris part aux travaux de ce premier contact entre Aziz Akhannouch, ministre de l'Agriculture et des pêches maritimes, et les professionnels de la pêche maritime. Il s'agit de Rachid Benkirane, président de la Fédération marocaine des pêches (FMP). Ce dernier a fini par claquer la porte de la Fédération la semaine dernière, à tout juste deux mois de son élection comme président de la FMP. Son absence a d'ailleurs été très remarquée hier à la réunion dudit comité, dont l'ordre du jour devait traiter de la mise en place du plan des petits pélagiques. La démission de Benkirane était attendue selon des proches du président de la FMP. Ce dernier a longtemps appelé à une seule représentativité pour le secteur des pêches maritimes, les professionnels du secteur sont en effet représentés par deux Fédérations. La première est présidée par Rachid Benkirane (FMP), et la seconde, baptisée Fédération des pêches maritimes et de l'aquaculture (FPMA), est chapeautée par Omar Akoury. Valeur aujourd'hui, la Confédération patronale (CGEM) n'a pas pris de position claire concernant cette question. Une hésitation qui a fini par pousser le président de la FMP à exprimer son ras-le-bol. Par ailleurs, Rachid Benkirane dit avoir quitté le navire à cause, entre autres, de l'attitude du ministère de tutelle vis-à-vis des professionnels. Ce professionnel de la pêche hauturière a longtemps pointé du doigt le fait qu'Aziz Akhannouch n'ait pas impliqué les professionnels dans l'élaboration du plan Halieutis, la stratégie concoctée par les équipes d'Akhannouch pour le développement de l'industrie des produits de la mer. Rappelons qu'au lendemain de la présentation du plan Halieutis au Roi (septembre 2009), les professionnels de la pêche hauturière, côtière et artisanale ont interrompu les travaux du Conseil supérieur halieutique pour exprimer leur mécontentement. Leur colère visait le plan d'Akhannouch, qui «n'apporte rien de concret pour régler les problèmes structuraux du secteur, ni pour la sauvegarde de la ressource halieutique», rappelle Abderrahmane El Yazidi, secrétaire général du Syndicat des officiers et marins pêcheurs de haute mer. Fronde interne au département de la Pêche En plus des professionnels, les fonctionnaires du ministère de la Pêche viennent de publier un communiqué annonçant un mouvement de contestation. Le Syndicat national des fonctionnaires du ministère (UMP) compte organiser un sit-in, le 18 février, en guise de contestation contre la politique de gestion interne du ministère. Le sit-in aura lieu devant l'ensemble des directions régionales du ministère de la Pêche, ainsi que le siège central. Selon Mourad Ghazali, secrétaire général du syndicat des fonctionnaires du ministère de la Pêche, ce mouvement de protestation est motivé par la non-implication des cadres du ministère dans l'élaboration de la stratégie Halieutis et le mutisme du ministre au sujet des revendications des fonctionnaires. Sans oublier le manque de ressources humaines, nécessaires à la mise en place des déclinaisons du plan Halieutis. Mourad Ghazali cite l'exemple de l'application des directives de l'Union européenne pour la déclaration des captures. «La logistique nécessaire et les ressources nécessaires manquent terriblement. Ce ne sont pas les 1.300 fonctionnaires du ministère qui couvriront 1.500 km de côtes !», tonne Mourad Ghazali. Ce dernier n'exclut pas une grève générale dans les mois qui viennent.