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Repenser la gestion des crises

Dans le contexte actuel où les marches et les quelques violences regrettables dominent l'espace public, où les débats portent sur leurs motivations et sur leurs récurrences, penser la gestion d'une telle crise implique une réflexion profonde. Ces manifestations, tant dans leurs modes d'expression que dans les aspirations qu'elles renferment, exigent des réponses à élaborer au sein d'un contexte complexe et à géométrie variable. Que faire en plein cyclone, quand les boussoles s'affolent et la rumeur, la turbulence médiatique, surtout celle émanant des médias interactifs, viennent dramatiser davantage les tensions, très vite insaisissables et déconcertantes?. Telle est la question pressante qui s'impose à nos sociétés plus vulnérables et plus instables que par le passé. En effet, les années en cours semblent imposer un nouveau défi : celui des crises, des ruptures organisationnelles, des éclatements culturels et de l'effondrement des systèmes dans une régularité qui commence à semer le trouble. Elles viennent soumettre à rude épreuve nos concitoyens et en premier lieu les responsables. Bien sûr, la stabilité a toujours marqué le pilotage des décisions majeures, mais hélas! elle n'est plus de mise...
La vie des grandes institutions est de plus en plus dépendante d'un environnement fluctuant, de changements imprévus et plus radicaux. Ceci n'est pas sans interpeller sur la refonte des organisations et de leur conduite. Certainement, par le passé on pouvait se contenter d'un contrôle à postériori tant le rythme de changement était lent. Ce rythme s'accélérant, il incite à la réactivité, à l'exploration puis à l'anticipation lorsque se déclarent les discontinuités et les tensions.
Nous sommes, aujourd'hui, dans la nécessité d'apport de réponses flexibles et rapides alors qu'il faut agir sur la base de signaux parfois difficiles à décrypter. Aussi devons-nous nous intéresser, non seulement aux tendances mais encore aux événements singuliers susceptibles de réorienter ces grandes tendances. Il ne suffit plus d'avoir des plans d'urgence remédiant inefficacement à des situations de crise, mais il devient nécessaire de savoir affronter la complexité et la discontinuité comme des données habituelles à manager pour une paix sociale durable. Ceci n'a pas été adopté lors de certaines situations dont la couverture par nos télévisions nationales des marches et des récents événements survenus. Elles ont ainsi laissé les télespectateurs marocains sur leur faim, les acculant à recourir à d'autres médias, tout en les exposant «aux lectures idéologiques» de ces mêmes médias et à leur «galvanisation». Il en est de même pour nos partis politiques qui se sont désolidarisés des marches dans un premier temps, alors qu'elles pouvaient leur être une véritable occasion de revitalisation, de crédibilisation en instaurant une culture de dialogue et d'échange avec ces jeunes sortis dans les rues... Par ailleurs, le basculement dans la violence à Khouribga suite à un sit-in de jeunes demandeurs d'emplois, a démontré les limites d'une gestion hâtive et inopportune. La résolution de ces confrontations se définit par une opération sociale, économique, voire culturelle qui, en substituant une «logique d'entente» à un ensemble complexe d'éléments entremêlés, parvient à désamorcer la crise. Il ne s'agit plus de fournir quelques assurances tous risques, mais tout à la fois d'opérer un travail de sécurisation, grâce à la mise en place de repères essentiels et de susciter une dynamique de proximité, de débat pérenne et durable. Un repérage des problèmes fondamentaux qui caractérisent ces «tensions» et leur gestion, l'analyse de leurs risques et de leurs impacts fournissent, incontestablement, un outil d'orientation stratégique, dont on ne saurait faire l'économie sur un terrain aussi neuf, marqué par des ruptures continuelles, sollicitant un effort d'adaptation continu. Toutefois, il devient pressant d'apporter des réponses stratégiques aux éruptions qui constituent les crises et les confrontations. Là où se trament l'injustice, l'atteinte à la dignité et aux libertés.
Certes, notre société, comme tant d'autres, vit une mutation structurelle. Elle est une occasion de renforcer nos acquis et d'affermir notre cheminement irréversible vers la démocratie. Il y a «des reproches qui louent et des louanges qui médisent», disait La Rochefoucauld. Si nous savons surmonter ces crises, nous n'en serons que forts et sereins dans notre évolution assumée vers une société plus juste et moderne.
Mounir Ferram
Directeur de recherches
et professeur universitaire


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