La décision de l'attaquant de Lille Moussa Sow de jouer pour le Sénégal, après avoir évolué chez les jeunes de l'équipe de France, n'a pas laissé indifférent le sélectionneur des Bleus, Laurent Blanc. Tirant la sonnette d'alarme, le successeur de Raymond Domenech s'est élevé contre la loi permettant aux joueurs de changer de sélection. «C'est un grave problème. On ne peut pas continuer comme ça», a déploré l'ex-capitaine des Tricolores, pour qui une telle loi risque de vider les réservoirs des équipes de France. Déclaration qui intervient à un moment où de plus en plus de joueurs binationaux et après avoir évolué dans la catégorie des jeunes, finissent par opter pour leur pays d'origine. Voilà donc qui risque de créer tout un débat en France quant à l'avenir de ces jeunes joueurs et ils sont nombreux. Un sujet qui fâche, mais pour Laurent Blanc, cette loi est ressentie comme une forme d'injustice. «Notre travail, celui de DTN plus particulièrement, est d'essayer de leur faire faire un choix, pas facile, en amont. C'est-à-dire dès le plus jeune âge, d'essayer de faire en sorte que ces joueurs-là, quand ils revêtent le maillot de l'équipe de France à 16, 17 et 18 ans, que ce soit un choix définitif. Ce n'est pas gagné. C'est un grave problème pour le football français et il n'y a rien à faire, les lois sont contre nous», a déploré Blanc. «Black, Blanc et Beur» En mettant le doigt là où «ça» fait mal, Laurent Blanc, qui a déjà reproché à la FFF d'avoir laissé partir Marouane Chamakh, essaye par tous les moyens de stopper l'hémorragie. En pleine restructuration, après la ridicule mutinerie du Mondial 2010 en Afrique du Sud, l'équipe de France veut vite retrouver sa place parmi les grandes nations du football mondial. Pour cela, elle a encore une fois besoin de ces fils d'immigrés. Ceci à un moment où le fameux label «black-blanc-beur» n'a plus le même succès qu'en 1998. Juste après la débâcle sud-africaine, certains politiques français de l'extrême droite, mais aussi de gauche, n'ont pas hésité à tirer à boulets rouges sur les «Black et Beur» de l'équipe de France. «La Marseillaise, certains ne la connaissent même pas», avait dit d'eux, Jean-Marie Le Pen S.B