La saga continue pour le groupe Koutoubia. Son président directeur général, Tahar Bimezzagh, vient d'annoncer, ce mardi 12 janvier les nouvelles ambitions du groupe. Les perspectives de développement à court et à long termes confirment que l'aventure continue pour ce groupe qui n'était qu'une petite entreprise artisanale en 1985. En mobilisant un investissement de 700 millions de dirhams, l'enseigne envisage d'entreprendre une mesure de taille en centralisant toutes les unités du «holding» sur un seul site dit «complexe». Un défi à gagner dans les 5 années à venir, précise-t-on chez Koutoubia. En procédant à un recentrage de son activité, le groupe souhaite ainsi augmenter sa capacité de production pour concrétiser sa stratégie de développement au niveau national mais également international. Et pour cause. Le groupe se prépare sérieusement à étoffer ses exportations en les quadruplant, à partir de cette année. Il vise, non seulement les marchés porteurs d'Afrique et du Moyen-Orient, mais également de nouveaux débouchés au Nord de la Méditerranée. Un vent de diversification géographique qui fait suite à une diversification au niveau des métiers du groupe. La dernière opération en date remonte à 2009 avec le lancement de «Tahar», une chaîne spécialisée dans la boucherie nouvelle et la charcuterie fine. Elisant dans un premier temps domicile à Casablanca, la chaîne table à l'horizon 2010, sur l'ouverture de plus de 10 points de ventes de 150 à 300m2. D'autres villes du Maroc (Rabat, Fès, Marrakech et Tanger...) sont ciblées, afin de renforcer la proximité de la chaîne avec la clientèle. Koutoubia étoffe ses certifications En opérant de la sorte, le groupe n'a qu'un objectif en vue : confirmer sa position de leader marocain de la transformation des viandes halal et atteindre ses objectifs d'exportation au niveau international. Pour y parvenir, le groupe se dote de tous les moyens et multiplie, par ailleurs, les certifications. « Quand on s'aligne sur les normes internationales, on renforce certes nos atouts du point de vue compétitif, mais également l'image des entreprises marocaines», souligne Tahar Bimezzagh, président du groupe qui vient d'obtenir quatre certifications, dont deux nouvelles (ISO 14001 version 2004 et BS OHSAS 18001 version 2007) et deux renouvellements (ISO 9001 version 2000 et ISO 22000 version 2005). En chiffres Le groupe Koutoubia, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 1,2 milliard de DH lors de l'exercice 2008, s'est distingué plusieurs fois au niveau national et international. Le groupe a connu, ces 5 dernières années une progression fulgurante dans le classement des 500 meilleures entreprises du Royaume réalisé par la revue «Economie et Entreprises». Il est passé de la 229e à la 67e place. Koutoubia a également été nominé parmi les 5 meilleures marques de fabrique du Maroc lors de l'édition 2009 des «Moroccan Awards». Sur le plan international, l'entreprise dirigée par Tahar Bimezzagh a obtenu, courant 2004, le trophée international de la qualité. Dotée d'un capital de 50 millions de dirhams, le groupe emploie directement 2.000 personnes et indirectement quelque centaines de personnes. L'entreprise propose plus de 400 produits, aussi bien sur le marché national qu'international (Afrique, Moyen-Orient). Tahar Bimezzagh La blouse blanche est sa tenue de travail depuis des dizaines d'années. En portant ce «costume» enfilé d'ailleurs par tous les techniciens de la boîte, il donne le ton d'un patron qui veut se fondre dans la masse, ressembler à son personnel et échanger avec lui sans aucune barrière, liée notamment à l'apparence. D'ailleurs, Haj Tahar (c'est comme ça qu'on l'appelle dans le groupe) a su bâtir un empire dans le secteur de l'abattage et de la transformation des viandes, mais n'a jamais renié ses débuts en tant que boucher dans le quartier Benjdia à Casablanca. Une fonction qu'il a héritée de son père, fondateur de la boutique «Agourram», à laquelle il s'est frotté quand il avait à peine 12 ans, un âge auquel on ne sait pas ce que veut dire vie professionnelle, encore moins gérer une caisse qui traite plusieurs milliers de dirhams par jour. Nous sommes alors en 1975. Il avait déjà arrêté son cursus scolaire pour se consacrer entièrement à ses nouvelles missions, d'abord en tant qu'assistant de son père. «J'étais très motivé. Mon père me payait 250DH par mois. Une fortune!», raconte-t-il tout sourire. À l'origine, Agourram,le jeune Tahar n'est pas seulement très bon en calcul, mais il a aussi de bonnes idées. Il n'est pas inconscient que le quartier où est située la boucherie est attrayant à plus d'un titre. Elle est implantée en plein centre-ville et attire une forte clientèle, essentiellement étrangère. Ce champion du Maroc de judo n'hésite pas à proposer des produits très demandés par des chalands européens. Avant de lancer ce service en propre, il s'approvisionne, pendant quelque temps, auprès d'un fournisseur connu pour sa palette de produits assez variés. Pour assurer le volume, il s'associe à un oncle qui dispose d'un local vide et ils achètent leurs intrants chez Belghiti, un négociant qui importe la marchandise de l'étranger, mais aussi fondateur de Sapak, devenue quelque temps plus tard une des filiales de Koutoubia.