L'un des points les plus intéressants du travail de L'Observatoire est d'avoir dressé un état des lieux des projets du «Plan Azur» non encore finalisés. Ainsi, les chantiers des stations de Lixus (Larache) et Mogador (Essaouira) sont à ce stade avancés et seraient, selon l'Observatoire, en mesure d'accueillir leurs premiers clients courant 2010. Ces projets reviennent de loin, puisqu'ils ont été «remis en route» par des investisseurs marocains, après le retrait des propriétaires étrangers, chargés initialement de leur aménagement-développement. En effet, la station de Lixus n'est plus détenue que par des groupes marocains. 83,5% appartiennent à Alliances Développement Immobilier, qui en a été le maître d'œuvre délégué. 16,5% vont dans l'escarcelle du fonds H Partners, dont le tour de table comprend de gros actionnaires, tels que la Banque Populaire et Attijariwafa bank. Si tout se déroule conformément à la volonté des investisseurs, Lixus devrait être opérationnelle l'été prochain. La station comprendra 9 hôtels d'une capacité globale de 7.360 lits. Pour sa part, la station Mogador appartient désormais à la société Saemog, détenue à 52% par les marocains T-Capital, Alliances et H-Partners, aux côtés du franco-marocain Risma. Quid de Taghazout ? L'Observatoire du tourisme estime qu'il s'agit d'«un projet à relancer». En effet, les retards considérables accumulés dans le lancement des travaux d'aménagement et de construction a conduit le gouvernement marocain à mettre un terme à la convention signée avec l'aménageur Colony Capital. L'avenir de la station demeure donc incertain, notamment avec l'incapacité des investisseurs à réaliser ce projet dans les délais impartis. Initialement, la station devait s'étendre sur un site de 615 hectares. La première partie du programme prévoyait la livraison de près de 4.000 lits en plus de 2.800 lits résidentiels. Une nouvelle approche pour Plage Blanche Le projet de la station Plage Blanche a également présenté des contraintes pour sa réalisation. L'Observatoire souligne que le site « a été relancé avec une approche différente et un nouvel opérateur égyptien, Pickalbatros. Le montant de l'investissement projeté s'élève à 1,5 milliard de DH, avec la création de 2.000 emplois». D'une superficie de 695 hectares le projet se voulait ambitieux, avec près de 30.000 lits à développer, dont près de 20.000 lits touristiques. Selon des opérateurs, l'éloignement de ce site ainsi que la difficulté de positionnement de ce produit, initialement non prévu dans le plan Azur, sont autant d'entraves à sa réalisation. Le projet portait notamment sur 8 hôtels et 9 villages de vacances touristiques, en plus de 8 résidences immobilières touristiques. À noter que le Plan Azur a eu un effet d'émulation, puisqu'il a été étendu à trois autres stations, à savoir Oued Chbika, Laguna Smir et Cala Iris. En outre, sept nouveaux sites touristiques qui ne figuraient pas dans le programme initial ont été créés sur 25 km de côtes, dans la région de Nador. Hamid Addou, directeur général de l'ONMT L'ONMT doit pouvoir s'adapter aux changements inéluctables qu'induisent des plans stratégiques multiannuels ainsi qu'à des changements de conjoncture internationale que nous ne maîtrisons pas. Il ne sert donc à rien de s'attarder sur des retards. Je suis d'avis de capitaliser sur l'existant. Kamal Bensouda, président de l'Observatoire du tourisme Assouplir la tarification est nécessaire, brader la destination est à bannir. Lorsqu'on investit dans ce secteur, en général du moyen au long terme, on peut digérer toute crise, même si elle perdure deux ou trois ans, car les produits en cours de construction seront prêts au moment de la reprise et apporteront leur lot de croissance propre à l'ensemble de l'édifice. Othman Cherif Alami, président de la Fédération nationale du tourisme Si le partenariat public-privé est essentiel dans les échanges, nous sommes toujours demandeurs d'une plus forte concertation sur des actions stratégiques pour partager encore plus les véritables responsabilités: la promotion internationale et régionale, la compétitivité fiscale de nos entreprises, la mise à niveau réglementaire des textes régissant notre profession, une participation plus forte dans les décisions de suivi, particulièrement en matière de promotion et d'investissement. Le segment Affaires dope les revenus hôteliers En même temps que la radioscopie du secteur, l'Observatoire a publié un panorama 2008 de l'hôtellerie au Maroc. On y apprend notamment que les établissements hôteliers réalisent 50% de leur chiffre d'affaires à travers les Tours Opérateurs et les agences de voyage étrangères, dont 28% via le canal direct et 22% par l'intermédiaire des agences de voyage marocaines. Selon la répartition par ville, la clientèle directe au Maroc est, en grande partie constituée du segment Affaires et du tourisme national. Les destinations Business réalisent ainsi plus des trois-quarts du chiffre d'affaires du tourisme national via ce canal (86% pour Casablanca et 78% pour Rabat.) Pour ce qui est de Tanger, 56% de son chiffre d'affaires est réalisé par la clientèle directe. Elle est considérée comme en voie de mutation comme destination d'affaires. Tétouan, pour sa part réalise 82% de son CA via le tourisme national. Plus au sud, Ouarzazate, vendue essentiellement en circuit, comptabilise près de la moitié de son CA à travers les agences de voyage. Quant à Agadir, elle engrange 76% de ses revenus grâce aux TO classiques et aux agences étrangères, ce qui correspond à son canal classique de tourisme packagé. Enfin, le CA Marrakech, réalisé via la clientèle directe et les agences de voyages, a baissé de 3 points au profit des tours opérateurs et agences de voyage étrangères.