Les 15e Journées pharmaceutiques, qui se déroulent à Fès, ont ouvert une fenêtre sur l'avenir de la pharmacie au Maroc. Entre l'appel à l'innovation numérique et la menace des «Pharmacies Facebook», les professionnels se sont penchés sur les défis actuels. Les discussions ont mis en lumière la nécessité d'une adaptation rapide, de la formation continue et de l'actualisation des régulations pour assurer la pérennité de la profession. Les 15e Journées pharmaceutiques ont ouvert leurs portes à Fès, en lançant un appel urgent à la profession pharmaceutique marocaine pour embrasser la révolution numérique. Sous le thème «Les contraintes de la pratique officinale au Maroc», cette rencontre, initiée par la Chambre syndicale des pharmaciens d'officine, a réuni un éventail de professionnels du secteur, qui ont débattu des mutations internationales et des dangers contemporains, tels que les compléments alimentaires hors pharmacie et la menace croissante des «Pharmacies Facebook». Lors de cet événement, le président du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens du Maroc, Hamza Gdira, a souligné l'impératif pour les professionnels de la pharmacie de demeurer à la pointe de l'innovation. Il a insisté sur la nécessité d'une adaptation continue et d'une ouverture aux nouvelles pratiques pour garantir la pérennité de la profession dans un contexte de mutations internationales du secteur. Gdira a particulièrement mis en avant l'importance de la numérisation et de la digitalisation dans le monde moderne. Selon lui, il est essentiel de s'adapter à ces changements pour améliorer les services, assurer une meilleure accessibilité, et offrir une expérience client optimale. Parallèlement, il a souligné l'importance de la formation continue pour renforcer la compétitivité du secteur, appelant à faciliter l'accès à des programmes de formation de qualité pour tirer profit des avancées de la science et de la pratique pharmaceutique. Alerte sur les «Pharmacies Facebook» De son côté, le président de la Chambre syndicale des pharmaciens d'officine de Fès, Hassan Ataeche, a abordé la conjoncture économique difficile que traverse le secteur. Il a exhorté les professionnels à relever les défis et à demeurer au service du citoyen. Ataeche a également mis en lumière la question de l'achat des compléments alimentaires et de leurs effets secondaires en cas de mauvaise utilisation, soulignant le risque que représente l'auto-administration de ces produits sans la consultation d'un pharmacien ou d'un médecin traitant. L'achat de médicaments via des sites Internet et des réseaux sociaux, communément appelées «Pharmacies Facebook», a également été évoqué par le président de la Chambre syndicale des pharmaciens d'officine de Fès. Il a souligné que ce phénomène va à l'encontre de la place symbolique du secteur pharmaceutique dans le système de santé. Les travaux de cette rencontre de deux jours ont porté sur plusieurs axes, notamment «Les compléments alimentaires et la santé cardiovasculaire : dangers et risques», «Les différentes méthodes de contraception», «La gestion des médicaments chez les personnes âgées», et «Les contraintes de la dispensation des substances psychotropes». Les participants ont souligné la nécessité d'actualiser les textes régissant la profession pharmaceutique afin de les aligner sur les normes en vigueur. Mehdi Idrissi / Les Inspirations ECO