Dans la province d'Al Haouz, plusieurs corps sont encore ensevelis sous les décombres après le terrible tremblement de terre qui a frappé le Maroc, faisant plus de 2.500 morts. Alors que l'aide nationale et internationale arrive sur place, les spécialistes appellent à une meilleure organisation de la distribution des dons. C'est la course contre la montre, de nombreux corps étant encore ensevelis sous les décombres après le terrible tremblement de terre qui a frappé le Maroc. Dans la province d'Al Haouz, secouristes professionnels, bénévoles, habitants des villages des environs font leur maximum pour essayer encore de sauver des vies, cherchant dans les immenses ruines. Hind Laïdi, présidente de l'association Jood, parmi les nombreuses ONG sur place, constate, impuissante, l'ampleur desdégâts sur place. «L'ambiance est très triste par ici. Plusieurs corps sont encore sous les décombres. Les familles ne veulent rien d'autres que de sortir leurs morts de sous les gravats et blocs de pierre.», raconte-t-elle d'une voix tremblante. Sur place, ajoute-t-elle, de nombreux villages n'ont plus d'électricité et encore moins de connexion Internet. Ce qui fait qu'il est particulièrement difficile de connaître avec précision l'ampleur des dégâts. Et ce, d'autant plus les secouristes ont des difficultés à atteindre les zones les plus touchées dans la région du massif de l'Atlas, de gros rochers bloquant les routes permettant d'y accéder. Hind précise toutefois que les autorités sont à pied d'œuvre pour déblayer les routes afin de faciliter la circulation des secouristes et l'acheminement de l'aide humanitaire qui arrive sur place. Pour l'heure, les habitants ont besoin d'eau, de nourriture et de couvertures, explique-t-elle. C'est dans ce contexte que tout le monde se mobilise, au niveau national et international, pour venir en aide aux sinistrées. Il faut dire que le séisme, qui a frappé vendredi soir plusieurs régions du Maroc, a provoqué un grand élan de solidarité, notamment de la part de plusieurs chefs d'Etats, de gouvernements et d'institutions internationales, qui ont exprimé leurs condoléances et leur solidarité à l'égard du Royaume et du peuple marocain. Faire davantage confiance aux ONG Alors que plusieurs pays, comme les Etats-Unis, le Sénégal ou encore la France (plus d'une centaine au total), ont déjà proposé leur aide au Royaume, des équipes de recherche et de secours du Royaume-Uni, d'Espagne et du Qatar sont actuellement déployées dans les zones sinistrées, aux côtés des secouristes marocains. Il faut noter que le recours aux offres de soutien et d'aide présentées par les différents pays amis et frères se fait sur la base d'une évaluation précise des besoins sur le terrain par les autorités marocaines. En attendant le feu vert de Rabat pour envoyer ses équipes, la France a annoncé lundi une aide financière substantielle de 5 millions d'euros et appelle à ne pas créer de polémique. «C'est une mauvaise querelle, une querelle tout à fait déplacée», a déclaré la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, sur la chaîne BFM qui l'interrogeait sur les raisons pour lesquelles le Maroc n'avait pas demandé d'aide de Paris alors qu'il a accepté celles de l'Espagne et du Royaume-Uni. «Le Maroc n'a refusé aucune aide, aucune proposition. Ce n'est pas comme ça qu'il faut présenter les choses», a-t-elle déclaré, martelant que «le Maroc est souverain». «Il est seul en mesure de déterminer quels sont ses besoins et le rythme auquel il souhaite que des réponses soient apportées», a-t-elle ajouté. «Nous sommes à la disposition des autorités marocaines et nous leur faisons toute confiance pour organiser les secours de la façon qui leur paraît la meilleure», a-t-elle également déclaré, occultant les tensions dans les relations entre les deux pays. La priorité aujourd'hui, c'est d'aider les populations dans le besoin mais pour que cette aide soit efficace, il faut qu'elle soit organisée. «On ne peut que se réjouir du fait que tout le monde veuille aider mais pour un soutien efficace, il va falloir que les donateurs orientent davantage leurs dons vers les associations ou ONG au lieu de se déplacer eux-mêmes sur place», estime Hind Laïdi, précisant qu'une présence massive des gens dans les régions touchées par le tremblement de terre pourrait davantage «encombrer les routes» menant vers les zones sinistrées. Hind Laïdi Présidente de l'association Jood «L'ambiance est très triste par ici. Plusieurs corps sont encore sous les décombres. Les familles ne veulent rien d'autre que de sortir les morts de sous les gravats et blocs de pierre». Khadim Mbaye / Les Inspirations ECO