L'Association Marocaine des Investisseurs en Capital (AMIC) a organisé une conférence de presse ce jeudi 25 mai pour présenter le Rapport d'Activité 2022 des acteurs marocains du capital investissement. Le rapport d'activité 2022 couvre un périmètre de 23 sociétés de gestion et 43 fonds sous gestion (17 actifs, les autres en phase de désinvestissement ou désinvestis), et représente ainsi la quasi-totalité des sociétés de gestion ayant un bureau au Maroc. Les fonds transrégionaux accaparent 77% des levées pour le Maroc depuis 2012 et adoptent tout naturellement une forme juridique étrangère pour des raisons liées notamment aux contraintes de change et de fiscalité. Les fonds locaux, représentant 23 % (en valeur), privilégient les véhicules juridiques marocains (OPCC et SA). Capitaux levés En 2022, les capitaux levés enregistrent un montant de 1.159 MMAD. Les levées de fonds atteignent un montant global de 8 180 MMAD sur la période de 2017 – 2022 soit plus du double des fonds levés sur la période 2012 – 2016. La part des organismes de développement internationaux est en forte hausse depuis la 1ère génération de fonds (2000 – 2005), mais a tendance à se stabiliser depuis 2012. Après une forte baisse de la part des investisseurs marocains entre la première et la troisième génération de fonds (de 73 % entre 2000 et 2005 à 34 % entre 2012 et 2016), les capitaux levés auprès des investisseurs marocains entre 2017 et 2022 représentent 46 % (51 % Union Européen et 3 % autres pays). Investissements En 2022, les investissements réalisés par 11 sociétés de gestion, s'élèvent à 914 MMAD. Ils portent sur 27 nouvelles entreprises investies et 18 réinvestissements. La plupart des fonds sont généralistes, à l'exception de quelques fonds thématiques. Le secteur des services est en hausse continue depuis la première génération de fonds, passant de 18 % à 36 % en 2017 – 2022. Les secteurs de la santé et de l'éducation ont connu une forte croissance ces dernières années. Près de 71 % des investissements sont réalisés dans la région de Casablanca-Settat et 9 % dans la région Rabat-Salé-Kenitra. À fin 2022, les investissements en Capital Amorçage et Risque représentent 35 % des investissements réalisés en nombre et 8 % en valeur. Leurs parts sont passées de 26 % sur la période 2006 – 2011 à 55 % sur la période 2017 – 2022 (en nombre). On constate une augmentation du nombre de transactions de moins de 20 MMAD entre la 3ème et la 4ème génération de fonds, grâce aux nouveaux fonds dédiés au financement de l'innovation et des startups en phase d'amorçage et de démarrage d'activité. La taille des fonds a permis de doubler, sur deux générations, les tickets moyens d'investissements pour le développement et la transmission passant de 55 MMAD (2012 – 2016) à 97 MMAD (2017 – 2022). Le ticket moyen pour les entreprises en phase d'amorçage/risque est d'environ 7 MMAD sur la période 2017 – 2022. Désinvestissements Avec 14 actes de désinvestissement, les sorties de l'année 2022 atteignent 1.399 MMAD. Ce résultat constitue le record pour les sorties effectuées ces 10 dernières années. Avec 4,579 Mds MAD, le montant des sorties effectuées en 6 ans (2017 – 2022) est plus important que le montant atteint (1,015 Mds MAD) lors de la période (2012 – 2016). A fin 2022, les fonds ont réalisé 150 actes de désinvestissement. Les sorties sur le marché secondaire représentent 33 % des montants désinvestis, suivies des sorties auprès des industriels qui représentent 27 %, puis des sorties boursières qui représentent 21 %. Ces sorties secondaires ne se font pas seulement auprès des fonds marocains mais aussi des fonds étrangers qui affichent un intérêt croissant pour l'investissement dans ce marché au Maroc. Performances du capital investissement Le TRI brut moyen calculé sur la base de 101 cessions effectives est de 11 % sur la période allant de 2000 à 2022. Le multiple global du secteur est de 1,9 (1,4 pour l'amorçage/risque – 2,1 pour le développement et 1,8 pour la transmission). La durée moyenne de détention des participations est de 6 ans. Les secteurs de la santé, des services et de la construction affichent les TRI les plus élevés avec respectivement 27%, 18% et 14%.