Il reste moins de deux mois avant la Fête du mouton au Maroc. Question du moment : au vu de l'inflation qui sévit dans le pays et de la hausse du prix de la viande rouge, est-il bien raisonnable de maintenir l'Aïd ? Selon des parlementaires qui ont soulevé cette problématique devant le Chef du gouvernement, les prix de la viande devraient logiquement flamber, passant d'environ 80 dirhams le kilo à 120 après l'Aïd El Kébir ! En d'autres termes, le sacrifice du mouton pourrait affaiblir la situation des ménages, qui non seulement vont débourser l'argent du mouton, mais aussi en subir le contrecoup. Cette semaine, face à une rumeur de plus en plus persistante, le Chef du gouvernement a apporté un démenti formel concernant l'annulation de la célébration de cette fête. Ceci, en réponse à la question de Abdessalam Haiker, membre du groupe parlementaire du parti islamiste, à la Chambre des représentants. Aziz Akhannouch a rétorqué que les Marocains fêteront l'Aïd Al-Adha, «comme de coutume pendant les années précédentes, et dans les conditions les meilleures». Il a même assuré que l'Exécutif a reporté l'importation d'ovins aux prochaines semaines, et ce, dans l'attente de la stabilisation des prix des têtes de bétail destinées à l'abattage. Une intervention qui se veut rassurante. La fête ne risque donc pas d'être annulée en 2023. Il y a des années, du temps de Feu Hassan II, le Royaume y avait renoncé en raison de la sécheresse ou pour des raisons économiques. D'où la genèse de cette rumeur qui apparaît à chaque fois que nos portefeuilles sont fragilisés par la conjoncture. Rappelons que, récemment, même durant la crise du Covid, le Maroc avait réussi à maintenir l'Aïd. C'est dire qu'il est aujourd'hui suffisamment solide pour maintenir cette fête religieuse chère aux familles marocaines. Hicham Bennani / Les Inspirations ÉCO