Dans le cadre du processus d'appropriation de la stratégie quadriennale par les régions, Fatim-Zahra Ammor a rencontré les professionnels de la destination Agadir. À cette occasion, elle a exposé les principaux contours de cette feuille de route dont la mise en œuvre des leviers transverses conditionne la réussite. Près de deux mois après la signature de la convention-cadre de partenariat pour le déploiement de la stratégie touristique 2023-2026, Fatim-Zahra Ammor, ministre du Tourisme, poursuit sa tournée régionale. Elle était en escale à Agadir vendredi dernier. Pour rappel, cette tournée s'inscrit dans le cadre du processus d'appropriation de la stratégie 2023-2026 par les professionnels concernés. Dans ce sens, on est en droit de se demander si la région Souss-Massa dispose de leviers spécifiques, elle qui capte, à travers la destination Agadir-Taghazout, l'équivalent de 24% des nuitées nationales. Si la feuille de route s'articule autour de neuf filières touristiques, sa déclinaison régionale au niveau du Souss-Massa porte, quant à elle, sur six filières dont deux transverses (patrimoine et développement durable). La stratégie touristique 2023-2026 repose aussi sur quatre clusters géographiques couvrant les potentialités du territoire, sur les 28 clusters prioritaires identifiés au niveau national. Ainsi, le positionnement de la région concerne essentiellement le balnéaire – sa vocation première -, mais aussi la nature et le tourisme d'affaires. Filière «plage et soleil» : 3,5 millions de touristes visés d'ici 2030 Afin de mieux capitaliser sur le créneau du tourisme balnéaire, la déclinaison de la feuille de route régionale table, entre autres, sur l'ambition d'attirer 3,5 millions de touristes à l'horizon 2030 grâce au créneau «plage et soleil». Dans le détail, le but est de passer d'unmillion de touristes étrangers en séjour (TES) sur Agadir-Taghazout en 2019 à 2 millions en 2026 et 3,5 millions en 2030, soit une croissance de 2,5% au cours de la période 2023-2030. Au-delà de la gouvernance de la stratégie au niveau central, parallèlement au rôle assigné aux commissions nationales (aérien, offre & demande et suivi des plans régionaux), le rôle des structures d'animation régionales sera complété par la mise en œuvre des laboratoires d'impulsion et d'ingénierie touristique publics-privés en fonction des filières déjà identifiées. En attendant la signature et le déploiement du contrat d'application régional, la priorité actuellement est de mettre en place les premiers laboratoires d'impulsion des filières prioritaires avec la nomination de leurs membres, la validation de la feuille de route détaillée de chaque filière et la signature de leurs contrats de performance. En attendant le fameux fonds de reprise et de transmission Par ailleurs, les leviers transverses revêtent une importance cruciale pour la réussite de cette stratégie, surtout au niveau régional. Ceci passe par le renforcement des capacités aériennes de la destination, la promotion des filières identifiées et l'accélération de l'investissement dans les activités d'animation et des services touristiques, via la banque de projets. À cela s'ajoute l'épineuse question de l'offre hôtelière, notamment à travers la mise en œuvre du fonds de reprise et de transmission préconisée par cette feuille de route. Ce mécanisme étatique s'appuiera sur un Partenariat public-privé. L'objectif de cette mesure est de mieux consolider et mettre à niveau l'offre hôtelière d'environ 62.000 lits (fermés ou en difficulté) au niveau des différentes destinations du Royaume. En attendant la validation du principe de création de ce dispositif financier – avec le Fonds Hassan II pour le développement économique et social (FHII) et le Fonds Mohammed VI pour l'investissement, avec un premier pilotage régional au niveau de la destination d'Agadir – l'idée est de mettre en place un Organisme de placement collectif immobilier (OPCI) devant porter les murs des hôtels concernés. Il est question aussi de créer une société d'exploitation et de gestion hôtelière s'adossant sur des spécialistes internationaux. Outre la réactivation de la capacité actuelle, la stratégie prévoit également la création de 40.000 lits additionnels à l'horizon 2026, au niveau national, pour booster la capacité litière de la destination Maroc. Yassine Saber / Les Inspirations ECO