Afin de lutter contre la pénurie d'informaticiens hautement qualifiés, dont beaucoup sont partis dans la foulée de l'offensive en Ukraine, la Russie déploie une série de mesures pour attirer les compétences étrangères. La Russie a annoncé mercredi faciliter la délivrance des permis de séjour pour les informaticiens étrangers voulant venir travailler dans le pays, un moyen de lutter contre la pénurie de ces cadres hautement qualifiés dont beaucoup sont partis dans la foulée de l'offensive en Ukraine. «Un informaticien étranger travaillant dans une société informatique accréditée, ainsi que les membres de sa famille (…) ont le droit d'obtenir un permis de séjour dans la Fédération de Russie de manière simplifiée», a indiqué une responsable du ministère russe de l'Intérieur, Irina Volk, dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux. Pays autrefois attractif pour les informaticiens russes et étrangers, avec en tête son fleuron du secteur Yandex, la Russie a connu un exode de ses spécialistes dans les semaines suivant le début de l'intervention militaire en Ukraine. Selon le ministre russe du Développement digital, Maskout Chadaïev, «environ 100.000» d'entre eux ont quitté la Russie l'an passé. La plupart ont trouvé refuge dans les pays du Caucase, en Turquie, en Serbie, ou encore en Israël et aux Etats-Unis, d'où certains travaillent toujours à distance pour leur employeur russe. Mais d'autres ont déjà rejoint des entreprises de hautes technologies étrangères dans leur pays d'accueil. Parallèlement au départ précipité de ces employés qualifiés, plusieurs entreprises étrangères de hautes technologies, dont Apple, ont aussi quitté le marché russe, conséquence directe des sanctions internationales qui ont frappé Moscou. Volk a précisé mercredi que «le délai d'examen d'une demande de permis de séjour (était) de trois mois» pour les experts informaticiens désireux de venir travailler en Russie. Pour lancer la procédure, il leur suffit de fournir aux autorités russes un contrat de travail valide et les diplômes obtenus dans le secteur. Confrontée à une pluie de sanctions, l'économie russe a dû s'adapter depuis un an, élaborant des alternatives aux marchés traditionnels – surtout l'Europe – avec les pays dits «amicaux», comme la Chine, l'Inde ou la Turquie.