Managem poursuivra ses investissements nationaux et internationaux en 2023 et 2024. Le groupe minier a présenté ses perspectives de croissance dans le cadre de la mise à jour annuelle de son programme d'émission de billets de trésorerie. Poursuite de l'investissement du projet or au Soudan et de ceux de l'exploration green field, lancement des projets de croissance organique dans le cobalt, sont les principales actions auxquelles va s'atteler le groupe Managem cette année. En 2024, l'acteur minier poursuivra l'installation du projet Tizert, ainsi que la construction du projet or au Soudan (MANUB). Dans le détail, il s'agit d'un montant d'investissement prévisionnel de 3,8 milliards de dirhams (MMDH) pour 2023 et 2,9 MMDH pour 2024, précise-t-on dans le document de référence visé par l'Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC). Cela dit, Managem affirme que ces nouveaux investissements n'intègrent pas l'accord signé en décembre 2022 avec la compagnie minière canadienne IAMGOLD. Une volonté de croissance Managem traduit sa volonté de développement à travers trois axes. Le premier porte sur l'amélioration de la rentabilité des exploitations existantes, à travers l'augmentation de l'utilisation des nouvelles technologies et du recours à l'innovation et la R&D pour améliorer la performance opérationnelle. Le second a trait à un programme d'excellence opérationnelle, lancé fin 2019, qui vise une transformation à grande échelle et qui a déjà permis de générer un portefeuille d'initiatives avec des gains d'environ 350 MDH. Le troisième axe, porté par le groupe minier, a trait à la croissance organique et externe, dans les métiers où il a un réel avantage compétitif, notamment dans la production d'or en Afrique subsaharienne ainsi que du cuivre, de l'argent et du cobalt au Maroc. Managem prévoit aussi l'élargissement de son portefeuille de produits, notamment vers des substances à haute valeur ajoutée, en se développant à la fois dans la production primaire et le recyclage des batteries électriques. À cet effet, le groupe poursuit son plan de croissance en vue d'atteindre des tailles critiques par métal. Il est expliqué que «ce plan est construit à partir d'un portefeuille de projets miniers en phase de développement ainsi que des opportunités d'acquisitions et/ou joint-ventures permettant de l'accélérer et de le consolider». L'international, le fer de lance Au niveau international, Managem ambitionne de devenir un leader régional diversifié avec une croissance rentable et durable, et ce, en développant les bons actifs dans les bonnes commodités ciblées par le groupe. Pour atteindre cet objectif, le groupe réalise son développement à l'international à un rythme soutenu en nouant des partenariats stratégiques avec des termes pouvant varier d'un projet à un autre. À cet effet, la stratégie pour l'activité or en Afrique subsaharienne s'appuie sur le renforcement des acquis et l'évaluation des potentialités aurifères des pays africains. L'objectif pour Managem est de se positionner parmi les plus importants producteurs d'or de taille intermédiaire du continent en atteignant un volume de production d'à peu près 200.000 oz/an. D'ailleurs, l'industriel a d'ores et déjà concrétisé une acquisition intéressante en Guinée Conakry, avec le développement du projet TRI-K. Sa stratégie aurifère se dessine également à travers des projets au Soudan, où une extension a été lancée en 2019, pour atteindre une production de 2,5 T en 2021. Enfin, des recherches de cibles pour des projets avancés se poursuivent intensément afin d'accélérer la croissance du groupe. Des actifs stratégiques en Afrique Managem a signé un accord en décembre 2022 avec la compagnie minière canadienne IAMGOLD, relatif à l'acquisition de sa participation de 90% dans la société portant le projet aurifère Boto au Sénégal. À noter que la participation restante de 10% continuera d'être détenue par l'Etat sénégalais, l'ensemble des actifs de Diakha-Siribaya (Mali), Boto Ouest, Daorala et Senala Ouest (Sénégal), et Karita (Guinée), ainsi que les parts d'IAMGOLD dans la joint-venture Senala (Sénégal), tous les actifs acquis dans le cadre de cette transaction étant collectivement désignés sous l'appellation les «Actifs Bambouk». L'acquisition de l'ensemble desdits actifs donnera lieu au paiement d'un prix global approximatif de 280 millions de dollars US, comprenant un différé de paiement de 30 millions de dollars qui sera, en principe, versé dans un délai maximum de six mois après la réalisation définitive de la transaction portant sur le projet aurifère de Boto et des propriétés associées au Sénégal. Sanae Raqui / Les Inspirations ECO