Les Régionales de l'investissement de la Banque populaire ont mis le cap, mercredi dernier, sur la Région Fès-Meknès. Cette étape a été consacrée au secteur du textile et du cuir, fer de lance de l'économie régionale. La Banque populaire a organisé, mercredi dernier à Fès, la dixième étape des «Régionales de l'investissement», une série de rendez-vous régionaux inédits à travers le Royaume, au service de la relance de l'économie. Intervenant à cette occasion, le wali de la Région Fès-Meknès, Said Zniber, a expliqué aux participants que l'étape de la région de Fès-Meknès vient aujourd'hui à point nommé puisqu'il s'inscrit parfaitement dans le cadre du discours de SM Mohammed V, prononcé à l'occasion de la rentrée parlementaire, en plaçant l'investissement au cœur des priorités nationales et en donnant ses hautes orientations pour la relance de l'économie. Cette relance s'appuie, notamment, sur l'investissement productif des filières prometteuses, la nouvelle charte nationale de l'investissement, le renforcement du rôle du centre régional de l'investissement, la simplification et la digitalisation des procédures, la mise en œuvre des mécanismes d'arbitrage, ainsi que le renforcement du secteur privé dans l'investissement. «C'est dans ce cadre que la Région Fès-Meknès est appeler à contribuer pleinement dans le processus de relance de l'économie et d'accélérer la dynamique impulsée ces dernières années», appelle le wali. La trajectoire de développement mise en place dans la région s'est matérialisée, notamment, à travers le lancement de plusieurs chantiers structurants inscrits dans des programmes de développement, à l'instar du PDR, PRDTS, le programme de mise à niveau urbain ainsi que toutes les actions structurantes menées dans un cadre de convergence de politiques publiques territorialisée. «Les enjeux et les défis auxquels nous devrons faire face, vis-à-vis de l'investissement et de la relance de l'économie, sont importants et nécessitent une convergence et un rapprochement des pouvoirs publics et du secteur privé afin que ce dernier participe de manière plus importante au développement économique et puisse atteindre les objectifs portés par le Nouveau modèle de développement et la nouvelle charte de l'investissement, à savoir représenter les deux tiers de l'investissement global», précise Said Zniber. Il est certain que la mise en place de prérequis nécessaire en termes d'infrastructure, de cadre incitatif et d'environnement des affaires contribuera à atteindre les objectifs tracés par la région. Le wali a saisi cette occasion pour appeler les acteurs de l'écosystème financier régional à redoubler davantage d'efforts pour encourager particulièrement l'entrepreneuriat et apporter toute l'assistance nécessaire aux porteurs de projets, notamment les jeunes et les TPME qui représentent plus de 90% du tissu économique de la région. De son côté, Youness Er-Rafik, vice-président du Conseil de la Région Fès-Meknès, a souligné que la région dispose d'une infrastructure qui na rien à envier aux autres régions marocaines et étrangères. Elle regorge d'atouts et de potentialités qui ne demandent qu'à être mises en valeur. Pour répondre aux besoins accrus des industriels, la région s'est engagée ces dernières années dans la mobilisation du foncier au profit des investisseurs qui désirent venir s'installer dans la région. Pour garantir la pérennité de l'offre foncière, les responsables de la région ont mis en place un nouveau modèle de gestion des quartiers industriels basé sur des offres de terrain à titre locatif et avec des tarifs compétitifs ne dépassant pas 5 DH/m2. «Cette approche nous a permis d'abord de surpasser le handicap lié à l'investissement initial, puis d'arrêter l'hémorragie liée à la spéculation des lots industriels qui sévissait depuis nombre d'années dans la région». Priorité au cuir et au textile Lors du premier panel dédié aux secteurs du textile et cuir, Azzedine Jettou, président de la Fédération marocaine des industries du cuir (FEDIC), a expliqué que le projet du parc industriel de Ain Cheggag (PIAC), situé dans la région, va nous permettre de sauver l'industrie du cuir nationale et tirer son épingle du jeu. Selon lui, «cette zone industrielle nouvelle génération permettra de délocaliser les plus grandes tanneries basées généralement à Casablanca, à Marrakech et à Fès vers la Région Fès-Meknès». Doté d'une station de traitement des rejets, cette future zone permettra aux tanneries de passer d'un cuir consommé localement à un cuir exportable respectant les normes environnementales. Surtout qu'en l'absence de STEP conforme aux normes du Leather Working Group, toutes les tanneries marocaines sont condamnées à disparaître. D'ailleurs, le PIAC permettra aux industriels du cuir de se rapprocher de l'écosystème automobile, dont actuellement la contribution en matière de cuir dédié aux voitures est quasiment nulle. Donc c'est un énorme marché à saisir. Quant à l'industrie textile, Anas El Ansari, président de l'AMITH, a précisé que le secteur vit au rythme d'une hausse considérable de ses exportations. «La reconfiguration des chaînes d'approvisionnement mondiales présente de réelles opportunités d'investissement pour le secteur, qui vise à améliorer la valeur ajoutée et à offrir un produit 100% marocain, conformément aux Hautes Orientations Royales en matière de souveraineté industrielle», a-t-il indiqué. Bilan de la première étape des Régionales de `l'Investissement dans la région S'agissant du bilan de la première étape des Régionales de l'investissement au niveau de Fès-Meknès, la BCP a accueilli 76 dossiers d'investissement nécessitant un volume global de 1,41 MMDH et un besoin de financement de 864 MDH. Plus de 32% des demandes d'investissement ont été concrétisés (38 projets) avec une enveloppe de 281 MDH. «Avoir autant d'intention à investir dans un contexte aussi compliqué comme celui où nous vivons aujourd'hui, cela reste très encourageant pour le pays», précise Jalil Sebti, DG de la Banque commerciale du groupe. Mehdi Idrissi / Les Inspirations ECO