L'inflation en Turquie s'est pratiquement stabilisée en juillet et reste sous la barre de 80% sur un an, rompant avec la hausse continue enregistrée depuis l'été 2021. Selon les chiffres officiels publiés, mercredi, la hausse des prix à la consommation a atteint 79,6% sur un an, contre 78,6% en juin – soit une hausse d'un point supllémentaire à fin juillet. La forte inflation que subit le pays s'explique en grande partie par l'effondrement de la livre turque, qui a perdu près de la moitié de sa valeur en un an. Cette dernière s'échangeait à 17,95 livres pour un dollar, quasiment stable à l'annonce des chiffres officiels. Le sujet reste particulièrement brûlant à moins d'un an de l'élection présidentielle prévue en juin 2023. La hausse des prix à la consommation se maintient toutefois à des niveaux jamais atteints depuis l'arrivée au pouvoir du président Recep Tayyip Erdogan en 2003. Ces chiffres sont d'ailleurs régulièrement contestés par des économistes indépendants et l'opposition qui considèrent que les données de l'Institut national des statistiques (Tüik) doivent être corroborées. Le Groupe de recherche sur l'inflation (Enag), composé d'économistes turcs indépendants, affirme ainsi, mercredi, que l'inflation a atteint 176,4% sur l'année : ce qui traduit quand même un renchérissement comparé à juin (175,6%), et représente toujours plus de deux fois le taux officiel. Pour Istanbul, la hausse est encore plus marquée, selon la Chambre de commerce et d'industrie qui a annoncé, lundi, le chiffre de 99,1% de hausse des prix de détail sur l'année. Le chef de l'Etat a fait preuve de confiance, lundi, en annonçant la lueur au bout du tunnel: «Une tendance à la stabilisation des prix a déjà commencé. Il y aura une amélioration dans notre pays», a-t-il promis. La Banque centrale, officiellement indépendante mais qui a connu une valse de ses gouverneurs ces dernières années, a dit miser sur une inflation ramenée à 40% d'ici à l'été 2023. Sami Nemli avec agences / Les Inspirations ECO