«Le secteur dispose d'un fort potentiel à l'export» Les ECO : Depuis la signature du contrat-programme de la filière avicole, quelles sont les principales avancées enregistrées ? Youssef Alaoui : Les réalisations des activités prévues dans le cadre du contrat-programme 2011-2020 affichent des résultats positifs. En matière de production, le secteur avicole a enregistré des avancées. En 2012, la production de viande de volaille a atteint 510.000 tonnes avec un objectif de 900.000 tonnes en 2020. La viande de dinde représente 16% de la production globale de volailles en 2012. La production d'œufs de consommation s'est établie aux alentours de 4,30 milliards d'unités en 2012, soit le même niveau de production en 2011. S'agissant des autres activités du contrat-programme, elles sont en cours de réalisation. Plus en détail, en ce qui concerne la promotion de la consommation des produits avicoles, chaque année, la FISA et ses associations, avec le soutien du ministère de l'Agriculture et de la pêche maritime, engagent une campagne télé et radio pour un montant de 3 MDH. Ce n'est pas tout. En plus du lancement des travaux de construction du zoopôle de formation d'Aïn Jemaa sur la route d'El Jadida, la recherche et le développement constituent un axe majeur du contrat-programme avec l'Institut agronomique et vétérinaire Hassan II : 5 thèmes de recherche et développement sont en cours de réalisation. Quelles sont les difficultés auxquelles vous faites face dans la mise en œuvre de votre feuille de route ? Afin d'atteindre les objectifs du contrat-programme 2011-2020, des d'efforts restent à faire à plusieurs niveaux. Et ce, notamment en matière d'amélioration des circuits de commercialisation des produits avicoles par le développement d'abattoirs industriels avicoles et de points modernes de vente de viande de volaille. Il est important également d'agir sur les conditions de transport des volailles vivantes en remplaçant les cageots en bois par des cageots en plastique lavables et se prêtant à la désinfection. Il en est de même pour les conditions d'abattage et de préparation des volailles dans les abattoirs traditionnels, selon les prescriptions du cahier des charges (CPS) relatif aux unités d'abattage des volailles destinées exclusivement aux ménages. En outre, les professionnels du secteur avicole attendent la publication des textes d'application des lois sur l'inter-profession et l'agrégation : la première loi vise le renforcement du rôle de l'inter-profession et la définition des conditions de sa reconnaissance en tant qu'entité représentative légitime. La seconde ambitionne d'instaurer les bases technico-économiques de la contractualisation et de la gestion des litiges et risques entre les agrégés et les agrégateurs. Les aviculteurs tablent également sur la promulgation du texte instituant la subvention pour la promotion à l'export de produits avicoles pour pouvoir aller de l'avant. À ce stade, où en est alors la commercialisation de vos produits sur les marchés étrangers ? Le secteur dispose d'un fort potentiel à l'export, il a exporté en 2012, 6,7 millions d'œufs à couver, 1,9 million de poussins d'un jour à destination de la Mauritanie, du Mali, du Cameroun, de la Côte d'Ivoire, du Sénégal et 25.000 tonnes d'aliments composés à destination de la Mauritanie. La FISA ambitionne de développer les exportations des produits avicoles en particulier vers les pays d'Afrique du Nord et de l'Ouest. Pour cela, la FISA s'est affiliée à l'ASMEX dans l'objectif de promouvoir les exportations de produits avicoles en Afrique. En parallèle, la FISA devrait soumettre incessamment sous peu un programme d'actions au ministère de l'Industrie, du Commerce et des nouvelles technologies et à Maroc Export. Ce programme d'action concernera des missions de prospection des marchés extérieurs et la participation aux salons dans les pays cibles. Dans ce sens, la FISA a participé à la Foire internationale de Tripoli qui a eu lieu du 2 au 12 avril 2013 à Tripoli-Libye. À la 15e édition du salon Dawajine, la FISA a invité deux importantes délégations en provenance d'Algérie et du Burkina Faso. Les discussions ont porté sur l'opportunité de partager les progrès techniques réalisés au Maroc en matière de production avicole avec les pays amis et frères. Quel est le plan d'action de la FISA pour cette année 2013 ? Dans le cadre de son plan d'action 2013, la FISA a prévu la réalisation d'un certains nombre d'activités. Il porte en priorité sur le suivi des travaux de réhabilitation du marché de gros aux volailles de Casablanca engagés par la wilaya et la mairie de Casablanca, ainsi que l'élaboration du plan de formation et d'apprentissage à mettre en œuvre au niveau du zoopôle, ainsi que les programmes de R&D au titre de l'année 2012-2013. Il met également en exergue la sensibilisation des éleveurs quant à l'intérêt de leur adhésion aux projets d'agrégation autour des abattoirs industriels avicoles, des centres de conditionnement d'œufs et la mise en œuvre des programmes d'approvisionnement en poussins avec les couvoirs. Notre fédération qui organisera la 16e édition du salon «Dawajine» à Casablanca, ambitionne de poursuivre la promotion des exportations de produits avicoles à travers la participation aux salons internationaux et la réalisation de missions de prospection des marchés dans les pays cibles. Avez-vous des attentes par rapport à cette 8e édition du SIAM ? La FISA et ses associations membres participent bien entendu à la 8e édition du Salon International de l'Agriculture au Maroc «SIAM 2013», qui se tiendra du 24 au 28 avril 2013 à Meknès sur un grand stand ouvert de 400 m2 dans le pôle élevage. Outre les visiteurs marocains, la FISA prévoit d'accueillir sur son stand les délégations étrangères, surtout des pays d'Afrique du Nord et de l'Ouest en vue d'échange d'expériences et d'expertises dans le domaine avicole et de nouer des partenariats afin de promouvoir l'export des produits avicoles vers ces pays. De même, le SIAM est une occasion de reconnaissance et de valorisation de toute la profession à travers les prix qui sont remis aux meilleurs opérateurs en récompense des efforts accomplis pour le développement des activités avicoles au Maroc.