La ville de Casablanca a été mobilisée en cette matinée dominicale. Les forces de l'ordre quadrillaient les artères menant au Palace accueillant, dimanche matin, la conférence de l'Université Internationale de Casablanca animée par le 42eme président américain, Bill Clinton. Dans l'enceinte de la salle, l'organisation est irréprochable et le timing est respecté à la minute. Ministres, diplomates, autorités locales, hommes d'affaires, politiciens, présidents et directeurs généraux de banques, hommes de médias et étudiants attendaient avec une discipline remarquable la prestation de Clinton. En effet, celui-ci a eu droit à une "standing ovation" avant de s'étaler sur son intervention suivie, par l'assistance, avec un intérêt particulier. « Si le monde est interdépendant cela signifie que nos destins sont liés. Cette interdépendance pourrait être bonne ou pas ou les deux », explique l'ex-président américain. Selon ce dernier l'un des défis prioritaires au niveau mondial est qu'il le chômage des jeunes. Clinton trouve également qu'il y a énormément d'inégalité d'accès aux soins médicaux. « Si le monde capitaliste a donné beaucoup d'avantages il faut accepter les inégalités en faveur de ceux qui travaillent le plus ». Cependant, a-t-il fait remarqué, « trop d'inégalités génèrent des problèmes ingérables ». Aux USA par exemple, la valeur crée par 90% de la population ne profite qu'à 10% des américains. Ainsi, « si nous vivons dans un monde interdépendant, nous ne pouvons nous permettre un modèle socio-économique sans solidarité » conclu-t-il. Autre contrainte soulevée lors du débat, la préservation de la planéte: « il faut résoudre la crise mondiale de l'emploi et trouver le moyen de développer l'économie sans bruler la planète ». S'agissant des évolutions qu'a connu le pays au cours de la dernière période, Clinton, qui n'a d'ailleurs pas caché son amour pour le Maroc, a attesté du progrès que connait le royaume. Il a ainsi mis en relief le fait que « sur les deux dernières années, le Maroc a réussi à porter le taux d'électrification à 95% ». Aussi, l'ancien chef d'Etat a prix exemple sur la gestion optimale des ressources naturelles dont dispose le pays. Avec 75% des ressources mondiales de phosphate qui sont au Maroc, les fruits de cette manne n'ont pas été dilapidé comme certains pays pétroliers grâce à une gestion intelligente ». Il a par la même occasion salué le programme marocain visant à promouvoir les énergies renouvelable. De l'avis de Clinton « le système utiliser l'énergie solaire, par le Maroc, et mettre un câble vers l'Europe, est synonyme de source de richesse propre ». Pour le président américain, le Maroc dispose d'une réelle opportunité pour assurer son développement, politique et socioéconomique « dans la configuration actuelle du Maroc, je puis assurer que dans 20 ans ce pays sera beaucoup meilleur ». Au niveau régional, Clinton trouve que le Maroc peut jouer un rôle important sur l'avenir de la région s'il assume la position de leader et s'érige en modèle démocratique.