Le PLF 2022 a passé le cap de la première lecture parlementaire après son adoption par la Chambre des représentants. Le gouvernement a placé les secteurs sociaux et la préservation du pouvoir d'achat des citoyens en tête des orientations de ce projet de Loi. Neuf milliards de dirhams (MMDH) de crédits supplémentaires seront accordés aux secteurs sociaux (emploi, santé et éducation) et à la préservation du pouvoir d'achat. C'est ce qui a été voté samedi 13 novembre, par la Chambre des représentant, dans le cadre du PLF 2022. C'est, en effet, par une majorité confortable de 206 voix, contre 67 et aucune abstention, que le PLF été validé par la 1re instance législative. «Toutes les composantes de la Chambre se sont inscrites dans un débat sérieux autour du projet, en dépit de la pression du calendrier législatif», a précisé le président de la Chambre des représentants avant l'entame de la présentation du rapport final de la Commission des finances. Ce sont, au total, 130 amendements qui ont été formulés pour la partie recettes, dont 31 émanant des trois partis de la majorité, et 70 proposés par les groupes de l'opposition. Avec le retrait de 20 amendements lors de l'étape finale du vote, le gouvernement n'a pas eu à recourir à l'article 77 de la Constitution lui permettant de rejeter tout amendement qui aggrave les charges de l'Etat ou diminue ses ressources. Par ailleurs, 129 amendements, portant sur les deux partie du PLF 2022, ont été acceptés par l'Exécutif. À signaler que la Chambre des conseillers entamera, à partir d'aujourd'hui, l'examen en seconde lecture du PLF 2020. Les principales réactions Les députés de la majorité ont été unanimes à mettre en avant le contexte d'élaboration du projet de budget, «loin de tout populisme et qui a présenté des solutions directes à la problématique de l'emploi», a noté Mohamed Ghiate, le président du groupe parlementaire du RNI. «Après la refonte du Modèle de développement, le temps est venu pour la mise à jour de notre modèle social en vue de faire converger les efforts de l'ensemble des intervenants», a-t-il indiqué à la Chambre des représentants. Du côté du PAM, l'essentiel est le niveau de coordination qui a été démontré par les partis de la majorité, durant ce laps de temps très court consacré à l'adoption du PLF 2022. Pour Ahmed Touizi, le président de la 2e formation parlementaire au sein de la 1re chambre, «l'enjeu, dans l'immédiat, est de mettre en place des mécanismes pour lutter contre la hausse des prix, de même que la vocation sociale du projet s'est vu confirmer par la hausse des dotations aux secteurs sociaux ». Le même satisfecit a été affiché par le président du groupe parlementaire du parti de l'Istiqlal, Noureddine Madiane, qui a insisté sur «la volonté de ce gouvernement de renforcer les bases d'un Etat social, avec un soutien continu des secteurs productifs». Il s'agit, en effet, d'une nouvelle étape qui a été enclenchée, visant «à insuffler un nouvel élan aux grands projets et à garantir des sources de financement pour les entreprises qui ont été fortement impactées par la crise». Du côté de l'opposition, les principales remarques formulées se sont focalisées sur la faiblesse des dotations qui ont été allouées à certains secteurs, de même que «le gouvernement a manqué d'audace pour entamer les réformes qui s'imposent», comme l'indique Hassan Lechgar, député de l'USFP. Les groupes du MP, du PPS, et la formation parlementaire du PJD ont, en effet, présenté des amendements, relatifs à la baisse des seuils d'imposition de certaines filières, qui ont été rejetés. Les partis de l'opposition ont aussi appelé le gouvernement à «tracer une feuille de route, pour la relance, qui soit parfaitement claire et perceptible pour les citoyens», comme l'indique le rapport parlementaire de la Commission des finances au sein de la Chambre des représentants. Rétablir la confiance chez les opérateurs et les citoyens Le souci de remettre les opérateurs et les citoyens en confiance était le principal enjeu de l'Exécutif, lequel a accéléré les procédures d'examen et d'adoption du PLF 2022, en vue de respecter les délais fixés par la Loi organique des finances. La lutte contre l'impact économique et social de la Covid-19 restera prédominante durant la prochaine année budgétaire. En plus des actions qui seront initiées en vue de l'accompagnement du chantier de couverture sociale, le PLF 2022 devra, également, traduire la nouvelle orientation prise en matière de gestion du portefeuille public. Ceci concerne, essentiellement, la suppression des établissements publics qui n'ont plus de raison d'être ainsi que le renforcement de la vocation des grandes entreprises étatiques en tant que principaux initiateurs de projets susceptibles d'impacter, de manière positive, le cadre de vie des citoyens. De son côté, la sauvegarde de l'emploi forme le noyau des mesures préconisées pour le prochain exercice budgétaire, principalement à travers la reprise des secteurs ayant le plus souffert de la période de l'arrêt partiel ou total des activités ainsi que l'implication des collectivités territoriales en vue d'instaurer des Comités de veille économique régionaux. Younes Bennajah / Les Inspirations ÉCO