Le Centre Mohammed VI de soutien à la micro-finance solidaire vient de livrer les résultats de son programme d'«éducation financière TPE». Et le moins que l'on puisse dire est que l'année 2012 a été riche en termes de formation comme l'explique Youssef Rami, directeur exécutif du Centre Mohammed VI de soutien à la micro-finance solidaire (CMS). Coté chiffres, le top management du centre avance : «presque 1.400 personnes ont bénéficié de nos programmes et des modules de formation spécifiques, à travers les différentes régions du Maroc en 2012». Ce programme permet au centre, durant le dernier trimestre, de développer de nouveaux outils à même d'assurer la formation de 40 formateurs dans quatre régions du Maroc. «Ce sont des formateurs locaux qui ont participé à la sensibilisation et à la formation des TPE et des porteurs de projets. Presque 300 personnes sont concernées par ces actions», détaille-t-on du coté du CMS pour qui l'objectif du projet reste d'accompagner et améliorer la performance des très petites entreprises marocaines à travers le renforcement de leurs capacités de gestion. Pour atteindre cet objectif, une série de formations seront dispensées au profit des TPE dans les quatre régions du Maroc, à raisons de trois sessions de formation par région. Les thèmes traités sont la gestion de la dette, la budgétisation et la négociation financière. «En termes de perspectives, le management du centre espère capitaliser sur ce programme afin d'en développer d'autres pour l'année 2013», précise Youssef Rami. En effet, le centre dispose, dans un premier temps, d'un programme national en parallèle des actions régionales pour l'année en cours. À cela s'ajoutent des programmes adaptés aux spécificités de certains acteurs, en l'occurrence l'entreprise-rurale et l'entreprise féminine. D'emblée, l'éducation financière peut être considérée comme le tremplin qui pourrait booster le secteur de la micro-finance au Maroc. Rappelons à ce titre que la finance inclusive désigne un système financier qui assure un accès équitable aux populations et qu'elle a besoin d'un outil d'éducation financière, afin d'inculquer aux entrepreneurs des petites et moyennes entreprises un savoir-faire et un «savoir gérer» et de mieux commercialiser les produits. De plus, le centre a un rôle à jouer dans le secteur de la micro-finance au Maroc au vu des initiatives engagées à travers les formations en faveur des entrepreneurs. Il reste à rappeler que ce programme s'inscrit dans le cadre du projet de coopération entre le Maroc et l'Allemagne, lancé en 2009 par la GIZ sous la coordination du MAGG, visant à faciliter «l'accès des TPE au crédit». Les responsables de GIZ, quant à eux, ont précisé qu'ils ont monté l'opération en collaboration avec le CMS, en tenant compte de différentes niches dans le secteur de la micro-finance, en l'occurrence de la TPE bancarisée et des jeunes porteurs de projets. Cependant, les responsables allemands regrettent le fait que le projet reste limité dans le temps et dans le contenu. «Nous aurions aimé traiter la TPE rurale et la TPE féminine, mais on ne pouvait pas tout faire». Toutefois, ils ont manifesté leur satisfaction quant aux résultats obtenus. «Ces résultats ne peuvent que nous encourager à inciter les bailleurs de fonds à poursuivre leurs efforts dans ce sens-là», concluent les responsables de GIZ. Sur le plan théorique, l'Organisation de coopération et de développement économique a défini en 2005 l'éducation financière comme étant le processus par lequel des consommateurs et des investisseurs améliorent leur connaissance des produits, concepts et risques financiers. C'est ainsi qu'au moyen d'une information, d'un enseignement ou d'un conseil objectif, ils développent les compétences et la confiance nécessaires pour devenir plus sensibles aux risques et opportunités en matière financière et faire des choix raisonnés en toute connaissance de cause.