On dit souvent que la meilleure défense, c'est l'attaque. Cela s'applique aujourd'hui parfaitement à la gestion que fait le Maroc de son stock de céréales, si l'on en juge par les derniers rebondissements. Le royaume avait pris assez tôt la sage décision de diversifier ses fournisseurs, pour amortir le choc de la volatilité des cours. En s'ouvrant de plus en plus sur les pays exportateurs américains, le Maroc a redessiné sa carte céréalière et s'est donné une plus grande marge de manœuvre. Le marché lui donne raison aujourd'hui. La récente correction des cours à la baisse profite aux nouveaux entrants et annonce des commandes records, à des prix compétitifs. Avec l'accord de libre-échange qui se profile avec le Canada, on peut dire que le meilleur est encore à venir. Nous avons donc de l'espoir pour notre balance commerciale, tout autant que le Canada, d'ailleurs, en a pour la sienne. Le fait que le Maroc s'approvisionne au meilleur prix permettra de soulager ne serait-ce qu'en partie la pression sur la facture «sécurité alimentaire». Cette démarche gagnerait à être élargie à d'autres postes budgétaires, qui stressent notre trésorerie et creusent encore plus le déficit. C'est le cas notamment pour le pétrole et ses dérivés, dont la flambée des cours donne des sueurs froides aux pays importateurs. Avec les céréales, le pétrole est une des composantes majeures du défi d'ouverture économique nationale. La volonté politique est là. Il reste à mieux synchroniser les actions des différents départements pour optimiser au mieux les coûts et espérer de meilleures perspectives pour notre croissance économique.