Des ministres, des patrons français et marocains, des chefs d'entreprise, des syndicalistes... tous se sont donné rendez-vous le 12/12/12 à Casablanca pour apporter un nouvel élan aux relations économiques franco-marocaines. C'est la première fois que les deux nouveaux chefs de gouvernement se rencontrent. Le choix de la date est hautement symbolique. Elle coïncide avec le coup d'envoi officiel du tramway de Casablanca au cœur de la capitale, à quelques mètres de la tenue de la rencontre CGEM-MEDEF. On aurait dit que l'objectif des participants, ou du moins leurs attentes, était de faire prendre aux relations maroco-françaises le tramway et bientôt le TGV, pour échapper le plus vite possible à la crise économique, mais surtout pour «foncer» ensemble vers le marché africain, désormais reconnu comme eldorado de la croissance, au lendemain du crash conjoncturel mondial. Du moins, la volonté politique et commerciale y sont. Il reste à lever les barrières classiques des lenteurs administratives et de forcer la machine de l'amélioration du climat des affaires. Côté marocain, on a vu hier des ministres qui s'engagent à faire le nécessaire. Côté français, leurs homologues semblaient assez convaincus. De part et d'autre cependant, a-t-on vraiment le choix ? La question est évidente, surtout que le Maroc est en pratique, la porte d'entrée «la plus sécurisée» vers l'Afrique, au lendemain du printemps arabe, ce qui fait qu'il est de plus en plus sollicité par l'Europe, la France en tête bien sûr, mais aussi l'Espagne, qui multiplie les appels de balle en direction du royaume et qui concurrence la France sur son statut de partenaire privilégié. C'est donc maintenant et les deux gouvernements en sont conscients, qu'il faut donner à la coopération maroco-française une connotation à grande vitesse. Comme pour pousser la symbolique à l'extrême, les deux chefs de gouvernement ont avancé leur planning pour se retrouver plus tôt que prévu à Casablanca.