« Notre gouvernement veut favoriser la co-localisation » clame Jean-Marc Ayrault cet après-midi à Casablanca à l'occasion de la rencontre économique Maroc-France. Le premier ministre français qui a rencontré ce mercredi et pour la première fois depuis sa nomination son homologue marocain, Abdelilah Benkirane a ainsi mis fin à toute polémique concernant les projets de « relocalisation » suite aux déclarations du ministre du redressement productif, Arnaud Montebourg. Dans un discours qui se voulait pour le moins emballé – on se serait presque cru à un meeting de campagne électorale – Jean-Marc Ayrault a clairement soutenu les convictions du gouvernement marocain concernant la place qu'occupe le royaume dans la stratégie de développement économique de la France. Répondant ainsi indirectement à la demande du ministre de l'Industrie, Abdelkader Aamara, émise plus tôt dans la journée sur « la visibilité sur la place qu'occupe le Maroc dans les stratégie de l'UE. « Le Maroc reste le partenaire de cœur de la France » a déclaré Ayrault. Et si le pays est aujourd'hui directement concerné par la crise que vit le vieux continent, le chef du gouvernement français suggère deux principales mesures pour réduire cet impact. La première, concerne le développement des relations transfrontalières entre de grands groupes et les PME, et ceux dans les deux sens a-t-il souligné. La seconde mesure, vise à ré-équilibrer la balance commerciale d'ici 2017 hors secteur de l'énergie. Selon Ayrault, cela implique la création de nouveaux marchés locaux et l'implantation de nouveaux secteurs d'activités. Toute une stratégie qui fait échos aux propos d'Abdelilah Benkirane : « Ne nous considérez plus comme un marché mais comme un partenaire! » a-t-il brandit lors de son intervention. Le chef du gouvernement, qui a insisté sur l'importance de la collaboration et du rapprochement des entrepreneurs françaises et marocaines a déclaré également que « les relations entre le Maroc et la France n'ont pas lieu de changer avec le changement de gouvernement ». Pour Benkirane, « les marocains n'ont pas voté pour nous pour notre barbe! Ils l'ont fait car nous sommes plus sérieux dans la gestion des affaires publiques ». Voilà qui est dit ! Un message clair adressé aux entrepreneurs français en prospection au Maroc, mais également aux opérateurs nationaux présents en force lors de cet événement.