Nizar Baraka n'a même pas encore fini sa tournée, qui a ciblé les plus grandes places de la planète finance, que les voyants passent déjà au vert. Les agences de notation n'ont pas hésité à envoyer des signaux favorables en direction du Maroc, accordant leur bénédiction au projet d'emprunt obligataire international que le Maroc s'apprête à lancer. C'est une sorte de tapis rouge. Standard&Poor's, qui était assez sceptique il y a quelques semaines quant à la solidité financière du Maroc, vient d'accorder une note BBB- à la dette à long terme que le Maroc compte lever. Fitch ratings lui a tout de suite emboîté le pas dans la matinée d'hier. Est-ce là l'effet Baraka ? Ce serait trop rapide de l'affirmer, diront les plus sceptiques. Ce qui est sûr, c'est qu'avec les bonnes nouvelles de ce début de semaine, on peut déjà dire que le road show a atteint un premier niveau de succès. Le discours rodé et cher à Baraka sur les équilibres macro-économiques et de la croissance durable a fait son effet. La ligne de précaution et de liquidité accordée par le FMI aussi. Les agences auraient même pu se montrer plus généreuses, mais le climat social que les institutions internationales surveillent comme du lait sur le feu depuis plusieurs mois a joué en notre défaveur. L'équation entre déficit budgétaire et pression sociale menaçante illustre les principaux points qui ont entaché le constat des agences. Moralité, malgré tout cet emballement pour le «crédit confiance» que nous accordent aujourd'hui les plus grands marchés, il est important de neutraliser au plus vite tous les parasites qui gâtent le climat des affaires. C'est une condition sine qua non pour que la séduction opère jusqu'au bout et que le Maroc puisse mettre toutes les chances de son côté.