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Récession économique : la Banque centrale persiste et signe
Publié dans Les ECO le 16 - 12 - 2020

La crise sanitaire a lourdement affecté l'économie nationale, plus lourdement que ce que certains prospectivistes avaient prévu. Bank Al-Maghrib s'attend en effet à une récession de 6,6% en 2020, un taux loin des projections de la Banque mondiale ou encore du HCP qui tablaient respectivement sur -4,5% et -5,8%.
Le Conseil de Bank Al-Maghrib a tenu, hier mardi 15 décembre, sa dernière réunion trimestrielle au titre de l'année 2020. Les nouvelles qui en sont sorties sont globalement peu rassurantes. À commencer par le niveau de récession attendu cette année ! La crise sanitaire a lourdement affecté l'économie nationale, plus lourdement que ce que certains prospectivistes avaient prévu. Bank Al-Maghrib s'attend en effet à une récession de 6,6% en 2020, un taux loin des projections de la Banque mondiale et du Haut-commissariat au plan (HCP) qui tablaient respectivement sur -4,5% et -5,8%. Qu'est-ce qui explique ce gap ? C'est que l'économie nationale a subi un double choc de grande ampleur causé par la pandémie et les conditions climatiques défavorables ayant marqué la précédente campagne agricole. D'ailleurs, les données du HCP relatives aux deux derniers trimestres 2020 en témoignent. En effet, le PIB s'est contracté au 2e trimestre de 14,9% en glissement annuel, reflétant des baisses de la valeur ajoutée de 15,5% pour les activités non agricoles et de 6,9% pour le secteur agricole. Après s'être affaiblie au 2e trimestre, l'inflation a également connu une nette accélération à partir du mois d'août, tirée principalement par l'augmentation des prix des produits alimentaires à prix volatils.
L'inflation contenue à 0,7%
Toutefois, elle devrait terminer l'année avec une moyenne de 0,7%. Sur le marché du travail, une perte nette de 581.000 emplois a été enregistrée au 3e trimestre par rapport au même trimestre de 2019. Tenant compte d'une sortie nette de 214.000 demandeurs d'emploi, le taux d'activité a reculé de 44,9% à 43,5% et le taux de chômage s'est aggravé de 9,4% à 12,7%. Après cette forte baisse de l'activité au 2e trimestre, la reprise post-déconfinement est restée lente et partielle, en lien notamment avec les restrictions locales et sectorielles instaurées pour endiguer la recrudescence des contaminations ainsi que les incertitudes entourant l'évolution de la pandémie aux niveaux national et international. Ainsi, pour l'ensemble de l'année 2020, l'économie nationale accuserait une contraction de 6,6%, avec un repli de 5,3% de la valeur ajoutée agricole et de 6,6% de celle non agricole. À moyen terme, à la faveur principalement de l'amélioration des revenus des ménages et des mesures visant le soutien de l'investissement, la croissance des activités non agricoles devrait atteindre 3,3% en 2021 et se consolider à 3,6% en 2022. Pour sa part, et sous l'hypothèse de récoltes céréalières annuelles de 75 millions de quintaux, la valeur ajoutée agricole progresserait de 13,8% en 2021 et de 2% en 2022.
Les scénarios de reprise entourés d'un degré élevé d'incertitudes
Au total, les prévisions de Bank Al-Maghrib tablent sur un rebond de la croissance à 4,7% en 2021 et sur une consolidation à 3,5% en 2022. Ce scénario reste entouré d'un degré élevé d'incertitudes, mais les développements récents, essentiellement l'initiative de la vaccination anti-Covid-19 à grande échelle au niveau national, mais également dans plusieurs pays partenaires, ainsi que la mise en place d'un fonds stratégique dédié à l'investissement suggèrent que la balance des risques serait orientée à la hausse. Pour ce qui est des comptes extérieurs, les données à fin octobre montrent un repli quasi généralisé des échanges de biens. Les exportations ressortent en recul de 10,1%, tirées notamment par des baisses des ventes du secteur automobile et du textile, et les importations de 16,6%, en lien particulièrement avec la contraction des achats de biens d'équipement, des produits finis de consommation ainsi que de la facture énergétique. Pour les principales autres opérations courantes, les recettes de voyage ont accusé une chute de 60,3% alors que les transferts des MRE affichent une résilience notable avec une augmentation de 1,7%. Tenant compte de ces évolutions, le déficit du compte courant ressortirait quasi stable à 4,2% du PIB en 2020. Sur l'horizon des prévisions, la reprise des exportations observée récemment devrait se consolider, portée notamment par les ventes du secteur automobile suite à la montée en production annoncée par l'usine PSA. En parallèle, le rythme des importations s'accélérerait, avec une progression des achats de biens d'équipement et un alourdissement de la facture énergétique suite à la hausse prévue des cours internationaux du pétrole. Les recettes de voyage connaîtraient une reprise graduelle tout en restant à un niveau inférieur aux 78,8 MMDH observés en 2019. Elles passeraient ainsi de 29 MMDH 2020 à 49,9 MMDH en 2021 puis à 72 MMDH en 2022. Pour les transferts des MRE, après une quasi-stabilité à 65,8 MMDH en 2020, ils se raffermiraient à 70 MMDH puis à 71,4 MMDH. Dans ces conditions, le déficit du compte courant s'allégerait à 3,3% du PIB en 2021 et s'établirait à 3,9% en 2022. Pour ce qui est des opérations financières, après une régression de l'équivalent de 2,3% du PIB cette année, les entrées d'IDE devraient reprendre leur dynamique pour atteindre un volume correspondant à 3,1% du PIB annuellement. Au total, et tenant compte notamment des émissions réalisées par le Trésor sur le marché international cette année et de celles prévues en 2021 et en 2022, les avoirs officiels de réserve se situeraient à 321,9 MMDH à fin 2020 et évolueraient autour de ce niveau au cours des deux prochaines années, assurant ainsi une couverture d'un peu plus de sept mois d'importations de biens et services.
Le taux directeur demeure à 1,5%
Le conseil de Bank Al-Maghrib a également analysé l'évolution de la conjoncture aussi bien nationale qu'internationale, et les projections macroéconomiques à moyen terme de la Banque centrale, actualisées sur la base des dernières données disponibles, des développements récents liés à l'évolution de la pandémie et à la réponse des autorités, ainsi que des orientations de la loi de Finances de 2021. Le conseil s'est également enquis de la transmission des dernières décisions de politique monétaire et du bilan actualisé des différentes mesures de soutien et de relance mises en place depuis le début de la pandémie. Sur la base de l'ensemble de ces évaluations, le conseil a estimé que l'orientation de la politique monétaire reste largement accommodante puisqu'elle assure un financement adéquat de l'économie. Aussi, le conseil a jugé en particulier que le niveau actuel du taux directeur demeure approprié; c'est pourquoi il a décidé de le maintenir inchangé à 1,5%.
Aziz Diouf / Les Inspirations Eco


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