Positionné à la 45e place sur le marché des exportations de produits halal, le Maroc veut miser sur la certification afin de se repositionner en vrai hub de production et de distribution. Le marché du halal, de l'alimentation aux cosmétiques en passant par la mode, génère chaque année 2.000 milliards de dollars et croît d'environ 5,2% annuellement, a révélé récemment un rapport sur la situation de l'économie islamique dans le monde. Pour les années à venir, les rédacteurs dudit document tablent sur des projections plus prometteuses, notamment une croissance de 6,2% d'ici 2024. Le marché du halal incarne ainsi un fort potentiel pour les pays émergents, à l'image du Maroc car «il repose sur les besoins et préférences d'environ 1,9 milliard de musulmans et d'autres consommateurs non-musulmans attirés par la qualité et l'hygiène du halal», dira-t-on. En effet, les produits et services ethniques offrent de nombreuses opportunités pour le royaume, notamment à travers le marché halal. Le Maroc est classé 45e en exportation de produits halal, avec 810 millions de dollars de produits exportés vers les pays de l'OCI (Organisation de la coopération islamique) : 747 millions de dollars d'exportation concernent l'alimentation, 48 millions de dollars les produits pharmaceutiques et 15 millions de dollars les produits cosmétiques. Cependant, le Maroc est encore en deçà de son potentiel export. «Jusqu'à présent, 150 entreprises marocaines ont été labellisées halal par Imanor pour 500 références seulement», regrette Abderrahim Taibi, le directeur général de l'Institut marocain de normalisation. Miser sur la certification Afin de dynamiser l'offre exportable marocaine, Taibi souligne qu'il faut améliorer le nombre d'entreprises certifiées halal et intéresser les PME. «Ce n'est pas parce que le marché est prometteur que nous allons y accéder facilement», affirme Taibi. Une lacune qui devrait être rapidement corrigée puisque la sensibilisation des entreprises marocaines, en particulier les PME et TPE, aux opportunités qu'offre ce marché mondial, fait l'objet d'un plan d'action à l'Association marocaine des exportateurs. «Le changement des habitudes de consommation et l'appétence des consommateurs pour les produits sains et de provenance contrôlée sont une opportunité de plus pour le label halal marocain puisque la tendance de consommer halal continue sa progression, même chez les non-musulmans. L'Asmex a érigé ce secteur en priorité, car la croissance de ce business ne profite pas encore aux entreprises marocaines», assure Hassan Sentissi El Idrissi, président de l'Asmex, vantant dans la même foulée les atouts du Maroc, lequel pays jouit d'une position géostratégique importante qui peut en faire un hub de production ou de distribution de produits halal. «Le label halal marocain doit être un projet commun» D'ailleurs, poursuit Sentissi, «le Maroc détient 42% des flux d'investissements directs étrangers sur le continent africain. Ces données pourraient contribuer à l'essor des exportations marocaines estampillées halal, aidé en cela par une stratégie concertée, intégrée, innovante et où l'outil industriel est impliqué». Toujours, selon le patron des exportateurs marocains, le développement des produits halal marocains, destinés à l'export, nécessite également une adhésion de toutes les entreprises professionnelles et les institutions concernées, selon les pratiques mises en place au niveau international. «Le label halal marocain doit être un projet commun autour duquel les autorités devraient se fédérer afin de lui offrir une large visibilité internationale», indique Hassan Sentissi El Idrissi, notant un contexte marqué par une concurrence rude, puisque 52 pays disposent déjà de leur label halal et exportent vers les marchés clés que sont la Malaisie, l'Indonésie et les pays du Golfe……………………………………………………………………………………………………………………………………… LIRE LA SUITE SUR LE JOURNAL LES ECO Khadim Mbaye / Les Inspirations Eco