Après la réunion de la commission baleinière internationale (CBI) en juin 2010 à Agadir, c'est au tour de celle afférente à la conservation des thonidés de l'Atlantique (ICCAT) de tenir du 12 au 19 novembre sa 18e session extraordinaire à Agadir. C'est la première fois que le Maroc accueille la réunion de l'ICCAT qui englobe 48 pays membres de cette entité. Durant huit jours, plus de 200 conférenciers vont siéger pour décider une fois de plus du sort du thon rouge de l'Atlantique, dont le stock a baissé d'environ 75% en un demi-siècle. À l'instar des autres réunions, les organisations non gouvernementales internationales pèseront une nouvelle fois sur les travaux de cette rencontre, afin de réduire la pêche de thon rouge à 6.000 tonnes. Quant aux pêcheurs, ils feront pression sur les 48 états membres pour que les quotas soient révisés à la hausse puisqu'il y a un rétablissement des stocks suite à la réduction des quotas de pêche et à la mise en place de contrôles. C'est ce que mentionne dans son rapport le Comité permanent pour la recherche et les statistiques (SCRS) de l'ICCAT. En chiffres, de 1999 à 2008, les quotas ont été fixés globalement autour de 30.000 tonnes. La situation était critique car ils ont régressé considérablement à 22.000 T en 2009. Quant à l'année 2010, ils ont atteint 13.500 T et en 2011 un quota égal à 12.900 T. Les membres de la commission ont, en effet, validé ce quota (12.900 T) de pêche contre 13.500 T en 2010 pour la zone Atlantique Est et Méditerranée, soit une réduction de 5% (600 tonnes) par rapport à 2010. Ce quota est également fixé à 1.750 tonnes pour la zone Atlantique Ouest en 2011 (contre plus de 2.000 en 2010). Les Etats pêcheurs se sont ainsi prononcés pour un quasi statu quo des quotas, basé sur les avis émis par les scientifiques du CPRS (Comité permanent sur la recherche et les statistiques) de l'ICCAT. Ce seuil est considéré comme infondé par les ONG qui notent que ce quota ne prend pas en considération la pêche illégale et illicite. «La population de thon rouge dans l'Atlantique-Est et la Méditerranée est en augmentation et l'objectif de reconstitution des stocks fixé pour 2022 pourrait être atteint avant», estime le comité scientifique de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (ICCAT). Cependant, des incertitudes pèsent sur cette évaluation provisoire et recommandent de ne pas augmenter les quotas de pêche de thon rouge. Durant l'année 2010, la campagne de pêche au thon rouge en Méditerranée a duré seulement un mois et a concerné 17 navires. Les flottilles de l'UE ont capturé 190.000 tonnes de thons et de poissons porte épée en 2011, soit près de 40% des captures totales. Les prises de ces dernières années sont en hausse sensible comparées aux 155.000 tonnes de 2007, suite aux captures croissantes de thons tropicaux et au retour dans l'Atlantique depuis 2008 de plusieurs senneurs qui opéraient dans l'Océan Indien. Ces prises restent bien inférieures aux 300.000 T qui étaient débarquées au début des années 1990 pour les mêmes pays de l'UE. Huit pays de l'UE pratiquent la pêche des thons dans l'Atlantique et la Méditerranée et sont par ordre de prises décroissant (en 2011), l'Espagne (117.000 T), la France (43.500 T), le Portugal (15.600 T), l'Italie (10.800 T), l'Irlande (3.600 T) et la Grèce (3.100 T).