On ne chôme pas au sein de la Fédération des industries métallurgiques, mécaniques et électromécaniques (FIMME), présidée par Abdelhamid Souiri. Et cela n'est pas prêt de se calmer. Voilà trois semaines que les opérateurs du secteur tiennent des réunions pour plancher sur la finalisation du contrat-programme qu'ils doivent présenter au ministère de l'Industrie. «Les professionnels du secteur des IMME sont mobilisés dans le but de présenter un dossier complet d'ici les assises de l'Industrie. Tel est en tout cas notre objectif», confirme-t-on au sein de la FIMME. La date de la tenue de la troisième édition des assises de l'industrie n'est pas encore officialisée, mais celles-ci devraient se tenir entre novembre et décembre prochains. D'ici fin novembre, les ateliers de travail vont donc se multiplier, afin que «chacun apporte ses expériences», affirme-t-on au sein de la FIMME. Pour l'instant, aucun détail relatif au contrat-programme ne filtre. «Notre base de travail, sur laquelle se concentrent nos ateliers de réflexion, est l'étude sur l'offre exportable que nous avons ordonnée», nous explique Ali Alaoui, DG de la FIMME. Rien n'est encore fixé, car au final, tout dépend des prochaines réunions, qui se veulent décisives. Actualisée par le cabinet Ucotra Consulting, l'étude sur l'offre exportable défriche néanmoins des axes stratégiques pour favoriser le développement des différentes filières. Privilégier les filières d'excellence De 2013 à 2017, le futur contrat-programme des IMME devrait en tout cas mettre l'accent sur le développement de plusieurs filières d'excellence. Identifiées par l'étude de l'offre exportable, ces filières d'excellence permettraient au Maroc de se hisser comme pays d'industrie mécanique et métallurgique performant, reconnu à l'échelle internationale et conjuguant «une offre compétitive et diversifiée, répondant durablement aux exigences des donneurs d'ordre». Parmi ces filières d'excellence se trouvent tout d'abord des activités d'ores et déjà implantées au Maroc, mais qui vivent des moments difficiles. On peut ainsi citer la sidérurgie marocaine (13,5 MMDH de chiffre d'affaires en 2011), qui subit de plein fouet depuis quelques mois la concurrence accrue des productions espagnole et portugaise. Rappelons à ce titre que l'Association des sidérurgistes du Maroc a présenté ses doléances au ministère de tutelle, afin de protéger sa production (www.lesechos.ma). Ces doléances reposent en grande partie sur une multiplication des contrôles et sur la mise en place de mesures de défense commerciale. La liste de filières d'excellence comporte également des filières où le royaume n'offre pour l'instant aucune réelle valeur ajoutée, en comparaison à d'autres pays. C'est le cas notamment de la réparation navale, pourtant identifiée comme une filière d'excellence par le cabinet Ucotra Consulting. La récente publication d'un appel d'offres lancé par l'Agence nationale des ports (ANP) pour «la réalisation et l'exploitation, dans le cadre d'une concession d'un nouveau chantier de réparation et de construction navale au port de Casablanca», va d'ailleurs dans ce sens. L'étude sur l'offre exportable identifie également la chaudronnerie et construction métallique, tubes et profilés, fonderie, usinage, meubles divers, machines et équipements mécaniques comme potentielles filières d'excellence. Pour les cinq prochaines années, Ucotra Consulting table sur une augmentation de 32% du chiffre d'affaires à l'export des IMME, en pariant notamment sur la diversification des marchés. Pour cela, le secteur a besoin de 174 MDH.