Mohamed Moubdii. Coordinateur des groupes parlementaires de la majorité à la Chambre des représentants. Comment expliquez-vous le blocage du projet modifiant le Code pénal ? C'est un dossier qui concerne l'ensemble de la société. Les groupes parlementaires de la majorité l'ont étudié avec une grande responsabilité. Un premier dépôt des amendements a déjà eu lieu. Mais on a été surpris par le revirement du groupe du PJD qui a soulevé quelques remarques sur l'enrichissement illicite. Malgré les réunions des présidents des groupes parlementaires de la majorité, nous n'avons pas pu trouver un terrain d'entente. J'ai décidé ainsi de recourir à la plus haute instance de la majorité en contactant le chef de gouvernement pour réunir la commission de la majorité. Mais, jusque-là, il n'y a pas de suite. Aujourd'hui, d'autres groupes parlementaires insistent pour que le projet puisse suivre son processus législatif. Le report du délai de dépôt des amendements n'a pas eu lieu. Qu'allez-vous faire d'autant plus que vous n'avez pas présenté vos propositions ? Nous allons discuter de cette situation avec le président de la Chambre des représentants. A situation exceptionnelle, un traitement exceptionnel. Nous ne prévoyions pas que la pandémie de la Covid-19 allait durer. Ainsi, on n'a pas pu réunir nos parlementaires autour de cette question. Nous allons essayer de trouver une solution idoine à cette situation, quitte à garder les propositions d'amendements que nous avons déjà déposées avant le revirement du PJD. Tout reste à discuter au-delà des formalités administratives. Je tiens à préciser qu'on n'est pas toujours obligé d'avoir le consensus même si ce dernier est toujours possible. Nous allons essayer d'accorder les violons entre les groupes parlementaires de la majorité. Le texte doit poursuivre son parcours législatif. Chaque président doit se concerter avec les parlementaires de son groupe avant de présenter les propositions d'amendements. Mais je tiens à préciser que le texte doit être utile et doit avoir l'appui politique nécessaire pour que ses dispositions soient bien mises en œuvre. Pourquoi seul le PJD insiste sur la disposition de lutte contre l'enrichissement illicite ? La lutte contre l'enrichissement illicite est une disposition importante qui nécessite un texte à part entière car elle ne concerne pas uniquement les fonctionnaires. Le texte doit être précis pour atteindre les objectifs escomptés de la lutte contre l'enrichissement illicite qui constitue un grand pas vers la démocratie et l'équité. Jihane Gattioui / Les Inspirations Eco