Bombardier aurait-il lancé les signaux de décollage du secteur aéronautique au Maroc ? L'annonce de l'installation au Maroc de l'équipementier Ratier-Figeac dès le 26 septembre prochain se confirme en tout cas. Ce sera à proximité de l'aéroport Mohammed V, plus précisément à l'aéropôle de Nouaceur (www.lesechos.ma), que le leader mondial des équipements de systèmes civils et militaires pour les avions et les hélicoptères, a choisi d'installer sa nouvelle unité de production marocaine de 4.300 m2. Le bâtiment représente, selon le top management, un investissement de plus de 9 millions d'euros, entièrement dédié à l'assemblage des équipements de cabines et de cockpits, dont la conception et le développement restent pour le moment à Figeac. Sur le volet des ressources, 55 personnes ont déjà rejoint Ratier-Figeac Maroc et elles pourraient bien être plus de 150 à assurer les activités du groupe au Maroc à l'horizon 2015. «Ce nouvel atelier constitue un véritable relais de croissance pour notre activité», explique Nicolas Lérisson, attaché de direction de Ratier-Figeac. L'expérience de Renault-Tanger aura-t-elle inspiré ? En tout état de cause, la stratégie d'implantation du groupe au Maroc aurait pour principal objectif de développer ses activités à l'export depuis le royaume. De nouveaux marchés ont d'ores et déjà été remportés par la filiale du groupe United Technologies Corporation (UTC), dont celui des mini manches dans les cockpits de l'A350, sans compter les marchés russes et chinois convoités par Ratier-Figeac. «Pari gagné» Le choix du Maroc sert indéniablement les ambition du pays à attirer un maximum d'IDE, notament dans le secteur de l'industrie. L'arrivée de l'assembleur représente sa première délocalisation et témoigne d'une réelle confiance de cet investisseur dans le modèle compétitif marocain. Sur le domaine précis de l'aéronautique, ces implantations s'inscrivent dans le cadre d'un vaste programme de développement du secteur aéronautique, lancé par le Maroc et qui se traduit notamment par des soutiens à l'investissement, par la mise à disposition d'infrastructures et par la création de centres de formation en aéronautique, dont l'Institut des métiers de l'aéronautique (IMA) qui a été inauguré en 2011 à Casablanca. Au sein de l'aéropôle de Nouaceur, la nouvelle usine de Ratier-Figeac voisine d'ailleurs avec celle de Safran, Matis ou encore Lisi Aerospacen, aujourd'hui rejoints par le géant de l'aéronautique, Bombardier (www.lesechos.ma). Ceci, a in fine participé à la création d'une dynamique qui attire les différents investisseurs du secteur, avides d'assurer de bons niveaux de production comme c'est le cas ici de Ratier-Figeac : «l'investissement réalisé va nous permettre d'avoir la maîtrise complète de notre savoir-faire, ce qui constitue un gage d'assurance supplémentaire pour nos clients», note Nicolas Lérisson. Mieux encore, l'entreprise cherche actuellement à développer de nouveaux partenariats pour assurer la production de petites pièces mécaniques, notamment dans le fraisage et tournage, destinées aux équipements des cabines et des cockpits. Ce segment d'activité constitue l'une des trois lignes de métiers de Ratier-Figeac, représentant 37% de son chiffre d'affaires aux côtés de la fabrication d'hélices de forte puissance (36% de son CA) et des vérins de plan horizontaux (10% du CA). Pour l'heure, la nouvelle unité démarre son activité dans les différents segments d'activités couverts par le groupe, même si le top management préfère ne pas encore envisager la production d'hélices au Maroc.