L'art contemporain reprend ses quartiers à Marrakech dans 18 mois. En effet, la cinquième Biennale de Marrakech est prévue pour février 2014 et les organisateurs nous donnent déjà un aperçu sur cette édition qui promet d'être aussi «contemporary» voire «street art» que les précédentes. Sous le thème «Où sommes-nous maintenant ?» Art plastique, littérature, ainsi que toutes performances fusionnées seront les vedettes de l'expression contemporaine. Amateurs d'arts, historiens, académiciens, élèves, philosophes, économistes ... pourront présenter leurs projets chacun dans sa catégorie respective. «Des visions extrêmement différentes seront donc d'actualité durant la 5e Biennale de Marrakech» promettent les organisateurs. Libérer les normes de la perception culturelle en fusionnant avec des artistes d'autres régions, religion, société, langue, habitude ..., telle a toujours été l'objectif capital de la Biennale de Marrakech qui se veut un évènement universel dans son ambition de revisiter l'orgueil de l'artiste, lui permettre le renoncement délibéré aux lois classiques afin de lui permettre de créer de ses mains une œuvre qui perpétuerait son temps. Pluridisciplinaire Ainsi, avec un budget de 10 MDH intégralement dû aux sponsors et aux bienfaiteurs, cette 5e Biennale propose des objectifs variés : Le programme artistique devrait ainsi «stimuler, éduquer et divertir», la Biennale veut aussi «encourager le développement des projets parallèles» tout en maintenant l'équilibre entre les disciplines artistiques. En effet, pour cette 5e édition, il y a diverses sections : Arts visuels, arts vivants, films, mais aussi littérature et architecture. Actuellement, le comité d'organisation a engagé des commissaires d'exposition qui délivreront la liste des artistes prenant part à la 5e édition, en janvier prochain. Il s'agit de Hicham Khalidi, entrepreneur artistique pour la section «Arts visuels», Khalid Tamer pour les «Arts vivants», Bouchra Khalil et Alexandre Kauffman pour la section «Films», Driss Ksikes dans la section «Littérature» et Karim El Achak pour la section «Architecture». Bilan positif Les organisateurs ont présenté en tout cas un bilan plus que positif de la dernière édition, qui témoigne d'un évènement allant vers la maturité internationale et qui fait de Marrakech un carrefour culturel. En effet, la 4e édition de la Biennale de Marrakech, tenue du 29 février au 4 mars 2012 sous le thème «Surrender», a joué dans la cour des grands en réussissant à fusionner les différentes faces de l'art contemporain avec l'authenticité millénaire de la ville de Marrakech. Résultat, «de splendides oeuvres qui suscitent encore des débats chez les professionnels du domaine». Arts plastiques, Littératures, projections publiques et débats étaient les ingrédients d'une recette artistique extrêmement réussie. Plus de 50.000 visiteurs, 200 journalistes nationaux et internationaux, 84 participants ont animé 27 évènements.15 projets parallèles à la 4e Biennale de Marrakech figuraient au programme. 238 emplois temporaires ont été créés, d'autant plus que l'ensemble des œuvres et projets artistiques ont été réalisés exclusivement au Maroc. Une couverture médiatique autant nationale qu'internationale a suivi les journées d'expositions et différentes activités de la 4e Biennale de Marrakech. Aussi, cette dernière édition a organisé des ateliers dédiés aux enfants et animés par des intervenants locaux et internationaux. Un programme de stage a été tout autant réservé aux étudiants de l'Université Cadi Ayad et de l'Ecole supérieure des arts visuels de Marrakech (ESAV), en vue d'accompagner les artistes en herbe dans leurs démarches artistiques. Pour sa 5e édition, la Biennale de Marrakech ambitionne de créer davantage d'interconnexions culturelles avec l'ensemble des intervenants. La médiation au cœur du management Tous les ingrédients sont là pour une 5e édition plus que réussie et le management de l'évènement semble ne pas avoir ignoré le détail crucial que représente la médiation culturelle. Ainsi, cette Biennale qui se veut aussi un circuit urbain avec diverses expositions, nécessite des médiateurs culturels pour présenter les œuvres aux différents visiteurs, qui ne sont pas toujours des «initiés». Il est donc crucial d'avoir un corpus qui véhiculera du sens et rendra la production artistique dense pour un évènement moins hermétique. En ce sens, le comité organisateur a conclu des partenariats avec l'Université Cadi Ayyad comme avec l'ESAV afin de former des médiateurs culturels qui seront de l'évènement. athar housni