Dans la région d'El Jadida. Les origines de cette étoffe de Djellabas princières se perdent dans le temps. Ce sont les femmes de la commune rurale Zaouiat Saïss, distante de près de 70 km d'El Jadida, qui sont détentrices de cette tradition, laquelle se lègue à travers les générations. Un complexe artisanal «Dar Lamalma Saïssia» a été construit pour améliorer les conditions de vie de ces artisanes, explique Fatima Zahra El Khalili, déléguée provinciale d'El Jadida. C'est un des projets phares réalisés pour le développement du secteur de l'artisanat au niveau de la province, est-il précisé. Cette infrastructure, entièrement dédiée à des femmes tisserandes, a été construite et équipée pour près de 1,4 million de DH. Le complexe se compose d'un écomusée, d'une salle de production et de formation comprenant 2 métiers à tisser et d'un espace d'exposition. Cette maison de l'artisane sera aussi intégrée dans un circuit touristique, indique la déléguée. Les origines de l'étoffe «Kharqua Saïssia» sont très anciennes. Au début, l'étoffe était tissée exclusivement en laine. Et ce n'est qu'à partir du 16e siècle que la soie a été introduite dans le tissage de cette étoffe. La qualité du tissage a été de ce fait développée pour concurrencer les tissus importés et commercialisés à l'époque par des commerçants portugais. L'originalité de la Kharqua Saïssia émane aussi de la manière avec laquelle est préparée la laine utilisée dans le tissage et de son mixage avec les fils de soie. Ce qui donne lieu à un travail artistique et un tissu ravissant d'une extrême finesse. Pour les femmes du Saïss, l'art du tissage est un héritage légué de mère à fille. C'est aussi un savoir-faire et un secret que les femmes de cette région ont conservé durant des siècles. L'écomusée permet aux visiteurs de découvrir le processus technique intégral relatif à la préparation de la matière première, dit El Khalili.