C'est en marge de la Journée internationale de la jeunesse, organisée chaque année le 12 août depuis 1998 par les Nations Unies, que le Haut-commissariat au Plan a publié les résultats de son enquête baptisée «Les jeunes en chiffres». Dans ce recueil d'indicateurs et de données statistiques sur la catégorie de la population marocaine âgée de 15 à 24 ans, on trouve les différentes informations issues des enquêtes et recensements réalisés par le HCP, notamment l'enquête nationale sur l'emploi et l'enquête nationale sur les jeunes. Une version détaillée des «Jeunes en chiffres» sera prochainement éditée. En attendant, il ressort de ces premiers éléments que les jeunes de 15 à 24 ans constituent près du cinquième de la population marocaine. Leur effectif est ainsi estimé en 2011 à près de 6,3 millions de personnes, dont 50,6% sont des garçons et 49,4% des filles. Par milieu de résidence, 55,7% des jeunes de cette tranche d'âge vivent dans les villes, représentant ainsi 18,3% de la population citadine contre 21,2% en milieu rural. De la même façon, il ressort de cette étude du HCP que 97,4% des jeunes de sexe masculin de cette tranche d'âge vivent encore à l'état de célibat alors que 22,6% des filles de la même tranche d'âge ont déjà contracté un premier mariage. Elles sont même 28% dans les campagnes, contre 16,9% dans les villes. Amélioration du niveau d'instruction Bonne nouvelle parmi cette masse de chiffres, le HCP relève une amélioration du côté de l'instruction de ces jeunes de 15 à 24 ans, et notamment chez les jeunes filles. La part des jeunes sans niveau scolaire est ainsi passée de 29,8% en 2000 à 11,4% en 2011. De la même façon, la part de ceux ayant le niveau primaire ou secondaire collégial a augmenté de 48,9% à 55,9% et celle de ceux qui ont le niveau de l'enseignement secondaire qualifiant, de 14,3% à 24,6%. Par sexe, ces proportions sont, en 2011, pour les niveaux primaire et secondaire collégial de 60,6% (contre 58,2% en 2000) pour les garçons et de 51% (contre 39,5% en 2000) pour les filles. Pour le secondaire qualifiant, elles sont de 25,5% pour les garçons (contre 15,5% en 2000) et de 23,7% pour les filles (contre 13%). Par milieu de résidence, plus du tiers des jeunes vivant dans les villes, soit 36,4%, ont le niveau de l'enseignement secondaire qualifiant alors que cette proportion n'est que de 10,9% dans les campagnes. Cependant, la progression de ce taux est plus rapide en milieu rural qu'en milieu urbain : il a été multiplié par 2,8 fois en milieu rural contre 1,5 en milieu urbain et parce que le niveau d'enseignement et de formation s'améliore chez ces jeunes, l'activité des jeunes a connu une nette diminution au cours des dix dernières années. Le taux d'activité de cette catégorie de la population est passé de 45,8% en 2000 à 35% en 2011, enregistrant une baisse de 10,8 points (14,5 points parmi les garçons et 7,4 points parmi les filles). Pour les jeunes actifs néanmoins, le secteur de l'agriculture, de la forêt et de la pêche s'accapare près de la moitié des jeunes qui travaillent. L'emploi, préoccupation n°1 Au rang des préoccupations, 95,8% des jeunes placent l'emploi et l'égalité des chances sur le marché du travail comme souci prioritaire. La réforme de l'enseignement suit pour 84,2% des jeunes alors que l'accès à un logement décent figure également parmi les inquiétudes pour 80,3% des jeunes. Surprise ou pas, le projet de se marier pour fonder un foyer familial constitue l'une des préoccupations majeures pour plus de 48,6% en milieu urbain et de 41,2% en milieu rural.