Dimanche 12 août, l'Organisation des Nations Unies a commémoré la journée internationale de la jeunesse sous le thème « Construire un monde meilleur en association avec les jeunes ». Au Maroc, le Haut Commissariat au plan a saisi l'occasion pour publier les résultats d'une enquête sur la situation des jeunes âgés entre 15 et 24 ans. à en croire le HCP, 60 % des jeunes sondés pensent qu'ils appartiennent à la classe moyenne. D'emblée le document intitulé « Les jeunes en chiffres » nous renseigne que la frange juvénile est estimée à 6,3 millions environ, ce qui représente le cinquième de la population marocaine, avec 50,6 % de garçons et 49,4 % de filles. Les villes concentrent le plus grand nombre. Plus de la moitié (55,7 %) résident dans le périmètre urbain tandis que 21,2 % logent en milieu rural. Hausse du niveau d'instruction Les indicateurs sont au vert dans le secteur éducatif. Le HCP a noté une amélioration du niveau d'instruction des filles entre 2000 et 2010. On constate aussi que le pourcentage de jeunes non scolarisés a connu une baisse en passant de 29,8 % en 2000 à 11,4 % en 2011. Parallèlement, 48,9 % de jeunes ont le niveau primaire ou secondaire collégial contrairement à 55,9 % en 2000. Même constat dans l'enseignement secondaire qualifiant où le pourcentage passe de 14,3 % à 24,6 % en dix ans. Les garçons représentent respectivement 60,6 % et 25,5 % dans les deux cycles, et les filles 51 % et 23,7 %. Cependant des disparités existent selon les lieux de résidence. En effet, 34,4 % des jeunes citadins ont le niveau de l'enseignement secondaire qualifiant contrairement à leurs compatriotes issus des campagnes (10,9 %). Une tendance qui pourrait s'inverser dans le long terme car, selon le HCP, la progression du taux d'instruction est plus rapide en milieu rural, « il a été multiplié par 2,8 fois en milieu rural contre 1,5 en milieu urbain », note-t-il. Baisse d'activité La hausse du taux d'instruction des jeunes contraste avec la baisse de leurs activités. Ainsi, le taux d'activité de cette catégorie juvénile a été 35 % en 2011 contre 45,8 % en 2000. Les principaux secteurs d'activité restent l'agriculture, la forêt et la pêche qui regroupent le cinquième des jeunes âgés de 15 ans et plus. Les pensionnaires des villes sont les plus lotis en terme de rémunération, plus de 2/3 d'entre eux sont des salariés alors qu'en milieu rural le pourcentage n'excède pas les 20 %. Projet de mariage La majorité des jeunes émarge sur la liste des célibataires. Les garçons remportent la palme du célibat avec un taux de 97,4 %. Chez les filles, seules 22,6 % sont dans les liens du mariages dont 28 % en milieu rural et 16,9 % en milieu urbain. Toutefois, bon nombre d'entre elles souhaitent s'extirper de ce singleton. Chez les citadins (plus de 48,6 %) comme chez les jeunes issus de milieux ruraux (plus de 41,2 %) le désir de fonder une famille reste ardent. Cette responsabilité préoccupe plus les garçons (57,6 %) que les filles (34,1 %). La quête d'une stabilité et les recommandations religieuses sont les principales raisons invoquées. Statut socio-économique à en croire le HCP, 60 % des jeunes sondés pensent qu'ils appartiennent à la classe moyenne. Aussi,un jeune sur deux estime-t-il une amélioration du niveau de vie dans la fourchette 2000-2010, alors que deux sur trois indiquent que les inégalités se sont aggravées. Les principaux soucis de la gent juvénile sont l'emploi et l'inégalité des chances relative au marché de l'emploi (95,8%), la réforme de l'enseignement (84,2 %) et l'accès à un logement décent (80,3 %). A cela s'ajoutent, la cherté de la vie, le chômage et la baisse du revenu. Les perceptions divergent sur les facteurs de la réussite sociale. La moitié des jeunes évoquent le niveau de la richesse familiale et l'adhésion à un parti politique, 80 % considèrent que le sérieux, l'ambition et la compétence constituent des tremplins efficaces. L'étude n'a pas passé sous silence le côté loisirs. Les hobbies de ces jeunes sont essentiellement la télévision avec 68,7 %, le sport pour 20,7 %, la lecture pour 12,5 % ainsi que les activités manuelles et artistiques (2,7 %). Selon le Haut Commissariat au Plan, ces données statistiques proviennent des différentes enquêtes et recensements réalisés par l'organisme, en l'occurrence l'enquête nationale sur l'emploi et l'enquête nationale sur les jeunes. Le HCP prévoit de publier prochainement un rapport pour fournir plus de détails sur les résultats de cette enquête. * Tweet * *