Le chocolat aura enfin son salon au Maroc (SACAM). Une première édition, organisée par la société LBAM, est prévue du 12 au 13 octobre prochain à Casablanca. Une trentaine d'exposants (chocolatiers, glaciers, confiseurs, emballeurs alimentaires, franchiseurs, distributeurs, ...) y prendront part pour échanger leurs expériences dans le domaine et saisir les opportunités d'affaires qui se présentent. Ce sera également une occasion de découvrir les différentes tendances sur ce marché, qui a beaucoup évolué ces dernières années. Il offre aujourd'hui une gamme de prix et de qualité de divers niveaux, qui s'enrichit continuellement. Les consommateurs marocains ont également développé leur goût et leur intérêt pour le chocolat. Toutefois, au Maroc, la consommation demeure faible comparativement à des pays similaires comme la Tunisie. Cette consommation est estimée en moyenne à 400 grammes/an/hab, alors qu'elle est de 3 kg en Tunisie et de 8 kg en France. Le pouvoir d'achat des Marocains, vu que le cacao pur est toujours considéré comme un produit de luxe, ainsi que les habitudes de consommation sont les principales raisons évoquées pour expliquer le niveau actuel de la consommation du chocolat. D'ailleurs, pour la consommation des produits haut de gamme, seule une minorité de Marocains achètent du chocolat de qualité pour l'offrir lors des grandes occasions. Cette situation ne décourage pas les professionnels de ce marché. Ils s'attendent à une montée en force de la consommation dans les années à venir. Tous les acteurs devraient en bénéficier. Aujourd'hui, des chocolatiers ainsi qu'une dizaine de franchises marocaines ou européennes (Jeff de Bruges, Patchi, Pralinor, La Dragée d'Or, etc.), rivalisent pour fidéliser une clientèle de luxe. Quant aux unités industrielles, elles tentent, pour la plupart, d'adapter leur production au pouvoir d'achat du consommateur marocain, bien que depuis la signature d'accords de libre-échange avec certains pays, tels l'Egypte, la Jordanie et la Turquie, le marché soit inondé par des produits importés à un prix beaucoup moins cher par rapport au produit local. Il faut dire que les prix pratiqués par les producteurs marocains sont grevés par les droits de douane appliqués sur les achats de matières premières, alors que les produits finis des concurrents entrent librement sur le marché marocain, sans avoir à s'acquitter de taxes, dans le cadre des accords conclus avec le Maroc. Il est à préciser que le chocolat commercialisé sur le marché, importé ou produit localement, n'est pas toujours produit à base de cacao pur. Près de 80% du chocolat commercialisé est produit à base de végécao, soit un mélange de cacao et de graisses végétales. Sur le plan export, le prix du produit fini est en hausse. Cela est dû au coût des matières premières entrant dans la fabrication du chocolat, tels que le cacao, les produits chimiques ou encore l'emballage. Les exportations sont en croissance ces dernières années. L'ouverture sur le marché européen et américain ont permis d'élargir le champ d'intervention des opérateurs de ce secteur et de donner lieu à la naissance de nouveaux débouchés. En somme, le marché prend progressivement son envol. L'organisation de la première édition du SACAM ne fait que démontrer l'importance que prend ce secteur dans la stratégie industrielle nationale. Ce sera également une occasion pour le consommateur de découvrir les marques les plus connues mondialement.