Dans un rapport qui vient d'être publié, la Délégation générale de l'administration pénitentiaire (DGAP) fait état des différents dysfonctionnements dont souffrent les établissements pénitenciers au Maroc, à commencer par le surpeuplement. Ces dysfonctionnements touchent également les services de santé, d'éducation, de formation et d'éducation religieuse. La délégation a ainsi mis en place un programme global visant l'augmentation de la capacité pénitentiaire du pays, par la construction de nouveaux établissements conformes aux normes de sécurité et d'intégration. Ce programme prend également en charge l'agrandissement de certains établissements et le remplacement des prisons situées dans les milieux urbains par d'autres, situées en dehors de ceux-ci. Les centres urbains accueillent en effet 75% des établissements pénitenciers que la délégation compte mettre en vente, pour exploiter leur valeur foncière, moyennant une convention de coopération qui sera conclue avec le ministère de l'Economie et des finances. Ceci permettra de remplacer la plupart de ces établissements, souffrant généralement d'un état de vétusté avancé et de l'absence de conditions d'hygiène, de salubrité et de sécurité requises. En chiffres, le rapport a indiqué que ce programme de restructuration a permis d'accroître de 43% la superficie totale d'accueil, qui est passée de 82.000 m2 à 117.410 m2. Cette superficie devra connaître une hausse d'environ 8% pour atteindre quelque 127.700 m2 en fin 2012, grâce à l'achèvement des travaux d'extension, en cours dans plusieurs régions. Or, les efforts pour augmenter la capacité totale d'accueil sont confrontés à l'accroissement du nombre des pensionnaires qui est passé de 54.660 personnes à 64.833, entre 2008 et 2011, ce qui représente une hausse d'environ 11%. Pour résoudre ce problème, le rapport recommande une politique pénale qui propose des alternatives à la détention préventive et aux peines privatives de liberté, en cas de petits délits. En outre, le rapport cité a appelé à l'édiction du décret relatif à la formation du groupe des représentants des départements impliqués dans l'exercice des prérogatives de la DGAP, sous l'autorité du délégué général de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion.