L'Etat s'engage à verser plus de 1,18 MMDH en faveur des acteurs publics pour relancer les chantiers dont plus de 80% devront reprendre. Plus de 200 commandes publiques ont été lancées jusqu'à présent. Parmi les grandes urgences de l'Exécutif, durant cette période d'allègement de l'état d'urgence santaire, figurent les mesures destinées à relancer le secteur de l'habitat et de la construction. Interpellée par les groupes de la majorité et de l'opposition au sein de la Chambre des représentants, Nouzha Bouchareb, ministre de l'Aménagement du territoire, a étalé plusieurs indicateurs qui montrent que l'Etat et les régions devront s'associer en vue de permettre aux opérateurs de reprendre leurs activités. «Le ministère a appelé les agences urbaines à étudier à nouveau l'ensemble des dossiers qui ont été refusés auparavant. À ce jour, ce sont 1.300 dossiers qui sont concernés pour une valeur de plus de 3 MMDH», a indiqué Bouchareb devant les députés. Il s'agit d'associer les agences urbaines à la nouvelle dynamique recherchée et surtout d'«élaborer une feuille de route nationale et régionale qui mette le programme national des centres émergents en tête de liste des priorités», a expliqué la ministre de tutelle. Les données communiquées à la Première instance législative montrent que 77 centres ruraux focalisent actuellement les efforts au moment où des services vitaux devront concerner 47 centres émergents. Hormis les travaux qui portent sur les habitats menaçant ruine ainsi que les travaux urgents, ce sont plus de 200 commandes publiques qui ont été lancées jusqu'à présent, sans oublier que l'Etat s'engage à verser plus de 1,18 MMDH en faveur des acteurs publics pour relancer les chantiers. Au niveau régional, des systèmes de suivi seront instaurés pour superviser la mise en œuvre des plans régionaux de décollage, lesquels seront confiés au groupe Al Omrane, selon les détails apportés par la ministre de l'Aménagement du territoire. La stratégie de sortie Le chantier crucial du gouvernement consiste actuellement à élaborer une stratégie de sortie qui puisse être salvatrice pour l'ensemble des intervenants dans le vaste domaine du marché de l'habitat. Le plan d'action projeté se divise en trois étapes dont la première consiste à reprendre les activités en respectant les droits sanitaires des travailleurs. Le second pilier de la stratégie de sortie touche, pour sa part, à «la simplification des procédures et la réduction des délais en vue de protéger les entreprises et restaurer la confiance dans le marché de l'immobilier», a noté Bouchareb devant les parlementaires. Pourtant, c'est la révision de l'ensemble des contrats ayant pour terme fin 2020 qui semble être la grande urgence. La ministre de l'Aménagement du territoire a précisé que l'Etat est en train «de tracer une nouvelle vision pour les programmes de l'habitat avec une nouvelle philosophie qui se base sur le renforcement du pouvoir d'achat et la facilitation de l'accès au logement», selon Bouchareb. En ligne de mire, figure l'implication des régions dans la lutte contre l'habitat insalubre ou sous-équipé «avec de nouvelles modalités du point de vue technique et du financement», est-il prévu dans la feuille de route du gouvernement. L'objectif est de renforcer l'offre au niveau territorial qui demeure le principal challenge du plan de décollage. Plus de 13.000 autorisations délivrées durant le confinement En dépit de l'arrêt de travail des agences urbaines, 13.120 autorisations de construire ont été accordées. Parmi les projets finalisés se trouve le lancement d'un géo-portail sur la publication en ligne des documents d'urbanisme durant le mois de juillet. Pour améliorer le taux de couverture en documents d'urbanisme dans le rural, plusieurs mesures sont activées pour faciliter l'application des réglementations en vigueur. L'optique des députés s'inscrit de son côté dans une optique très large qui couvre l'examen de la question de la généralisation des documents d'urbanisme en vue de faire le point sur la couverture territoriale des schémas directeurs. Le principal souci des députés reste l'accélération du processus de l'adoption des SDAU qui vise à tempérer les effets de la spéculation et réduire les exceptions en matière d'urbanisme. Le principal centre d'intérêt des membres de la Chambre des représentants reste aussi lié aux exigences du développement durable. Ainsi et en dehors des 7 villes qui figurent en tête de liste des agglomérations concernés de près par la nouvelle stratégie du renouvellement urbain, ce sont au total 15 villes qui enregistrent la même tendance de croissance urbaine avec un seuil de près de 300.000 habitants, à savoir Oujda, Kénitra, Tétouan, Témara, Safi, El Jadida et Béni Mellal. Younes Bennajah