Les trésoreries des banques s'enfoncent durant la période estivale. La situation est devenue chronique. Cela fait près de quatre ans que le système bancaire souffre d'un assèchement des liquidités et tente de lever du cash. Pour juin 2012, le déficit de liquidité des banques a atteint un record. Le besoin des banques en cash s'est encore alourdi, pour se chiffrer à plus de 60 MMDH. «Cet assèchement est dû essentiellement à un effet direct de la contraction des avoirs extérieurs nets (réserves de changes) de Bank Al-Maghrib», souligne-t-on dans le dernier rapport de la Banque Centrale sur la situation monétaire et financière. Face à ce contexte, Bank Al-Maghrib est, en quelque sorte, contrainte de maintenir le rythme de ses injections régulières de liquidités, afin de maintenir le taux directeur à son niveau actuel. Le volume de ces injections s'est porté à 69 MMDH, dont 54 milliards à travers les avances à 7 jours et 15 milliards par le biais des opérations de pension livrées à 3 mois. Partant, le taux moyen pondéré du marché interbancaire s'est établi à 3,08%, demeurant inchangé d'un mois à l'autre. Il reste tout de même à des niveau proches du taux directeur (3%). Concernant les taux des bons du Trésor émis sur le marché primaire, ils ont enregistré des hausses allant jusqu'à 5 points de base par rapport aux dernières émissions, à l'exception du taux des bons à 26 semaines, qui s'est établi à 3,4%, demeurant ainsi inchangé par rapport à son niveau du mois de mai. S'agissant des taux créditeurs, le taux moyen pondéré des dépôts à 6 et 12 mois, a diminué de 6 points de base, pour s'établir à 3,62% en mai, reflétant des baisses de 15 points de base du taux sur les dépôts à 6 mois et de 9 points de base de celui appliqué aux dépôts à un an. En prévision, le déficit de liquidité du système devrait persister, vu l'évolution à la baisse des avoirs extérieurs nets. Ces derniers devraient être impactés par la poursuite du creusement du déficit commercial. Plus alarmant, les professionnels estiment que «les réserves de changes pourraient également être impactées par la baisse ressentie au niveau des IDE, ainsi que par l'évolution future des recettes touristiques et des transferts MRE».