L'Agence française de développement (AFD) boucle ses vingt années d'exercice au Maroc, devenu le premier bénéficiaire de ses financements dans le monde. À ce jour, ce sont 2,7 milliards d'euros qu'elle a engagés depuis le démarrage de son activité au Maroc en 1992, dans des secteurs comme l'eau, l'énergie, le développement rural, le transport, les industries et mines, l'éducation et la formation professionnelle, la santé et l'habitat social. À titre d'illustration, dans le secteur de l'éducation, elle a contribué, à hauteur de 50 millions d'euros, au financement d'un programme d'investissements et de réformes, qui vise à améliorer l'accès à l'éducation, en particulier en milieu rural et pour les filles. Dans le domaine de la santé, elle s'est engagée, avec un premier prêt de 25 millions d'euros, pour le programme d'appui à la régionalisation, à la déconcentration et au renforcement des soins de santé de base (REDRESS), et un second de 35 millions d'euros, complété par une subvention de 200.000 euros pour la réforme du système de soins primaires sous forme d'une aide-programme (REDRESS-P). Sur le registre de l'habitat social, ses engagements portent sur trois concours successifs, d'un montant cumulé de 115 millions d'euros, en faveur du holding d'aménagement Al Omrane. Par ailleurs, ces dernières années, l'AFD s'est activée à l'accompagnement des politiques publiques par un appui aux plans sectoriels. Ainsi, pour la mise en œuvre du Plan Maroc Vert, l'AFD intervient dans le financement du projet d'aménagement de la seconde tranche du périmètre irrigué du Moyen-Sebou et de l'Inaouen-aval dans la région de Fès-Boulemane. Cet accompagnement porte sur un prêt de 40 millions d'euros à l'Etat et une subvention de 300.000 euros à l'Union des fédérations d'usagers de l'eau agricole. Elle finance également le programme d'appui au pilier II du Plan Maroc Vert pour le développement des filières agricoles dans les régions de Tanger-Tétouan, Fès-Boulemane et Taza-Al Hoceima-Taounate, et ceci avec un prêt de 50 millions d'euros et une subvention de 300.000 euros à l'Etat. L'AFD accompagne aussi le Plan Halieutis en faveur du secteur de la pêche par le canal du projet de mise à niveau des infrastructures et des équipements du secteur, avec un prêt de 27 millions d'euros et une subvention d'un million d'euros à l'Office national des pêches (ONP). Dans le domaine énergétique, notamment pour le Plan solaire marocain, l'AFD a accordé un prêt de 100 millions d'euros ainsi qu'une subvention de 300.000 euros à la Moroccan Agency for Solar Energy (MASEN) en faveur de la première phase du projet de Centrale thermo-solaire de Ouarzazate (CSP), d'une puissance de 120 à 160 MW. Force est de préciser à ce titre, que c'est avec l'accompagnement de ces plans sectoriels que le volume de ces concours s'est fortement accru ces dernières années avec un pic en 2011. Une dynamique qui devrait s'inscrire dans la continuité. Dans le cadre de sa stratégie future, l'AFD prévoit, en effet, l'accompagnement des politiques publiques au cours de la période 2011-2013, tout en contribuant au financement des programmes et des projets spécifiques. Par ailleurs, pour le financement du secteur privé, l'AFD repose sur sa filiale Proparco. Ses niveaux d'intervention varient en fonction des projets et des statuts des demandeurs de crédits. Pour les banques locales, elle octroie des lignes de crédits en devises à long terme, qui permettent à ces établissements d'avoir des ressources adaptées pour financer les grands projets d'infrastructures et les investissements en zones franches (ligne de 50 millions d'euros accordée en 2011 à la Banque centrale populaire). Au niveau des entreprises marocaines, elle intervient dans le financement en direct ou au travers de fonds d'investissements. Proparco est présente au capital de six fonds d'investissements (en direct ou par le canal du fonds Averroès, cogéré avec la Caisse de dépôt et de gestion), et peut aussi participer directement au capital de sociétés en phase de croissance. Le soutien des entrepreneurs par le canal d'institutions de la microfinance fait également partie de ses attributions, et ceci, notamment au travers du renforcement de leurs fonds propres (prêt subordonné de 10 millions d'euros en 2011 à la fondation Banque populaire pour le microcrédit). Bref, l'activisme de l'AFD dans le financement des programmes et projets spécifiques au Maroc ne se dément pas. L'OCP est devenu, en dehors des Etats, le premier bénéficiaire des concours de l'AFD (cumul de 420 millions d'euros).