Après avoir donné la parole aux jeunes artistes via le concours Jawhara Talents, le festival international Jawhara entame sa deuxième édition aujourd'hui, mercredi. Quatre jours durant, El Jadida, Azemmour et Sidi Bouzid, seront au cœur de l'actualité grâce à cette manifestation artistique et culturelle. Les différentes régions de cette province se transformeront durant la période du festival en des ruches bourdonnantes. Mis en place par l'association des Doukkala et la province de la ville d'El Jadida, ce festival a réussi à drainer plus de 1.500.000 festivaliers en 2011, année de sa création. En tout, Jawhara 2011, c'était 50 concerts, 15 spectacles de rue, 5 pièces de théâtre et une exposition d'arts plastiques. Cette année, et grâce à une programmation variée, les organisateurs tablent sur une parfaite adhésion de la population de la province. «Fête populaire, participative et citoyenne», comme préfèrent le préciser les organisateurs, Jawhara a retenu pour thème cette année, «Musique et sports, leviers de changement». C'est que les organisateurs sont persuadés que l'art et la culture sont des leviers incontournables pour le développement. D'ailleurs, le gouverneur de la province d'El Jadida, Mouâad Jamaï l'a confirmé : «À mes yeux, on ne peut dissocier le culturel de l'économique et du développement tout court. La plus grave des pauvretés, c'est la pauvreté intellectuelle. Pour tracer une politique pour une ville, il faut toujours commencer par la partie la moins matérielle, à savoir la culture pour que les gens puissent donner de l'importance au reste». Ce soir donc, à la scène Hippodrome Lala Malika, le ton de cette deuxième édition sera donné par Rabab & Bouchaib Jdidi et l'artiste que l'on ne présente plus, Abderrahim Souiri. Juste après, le public d'El Jadida assitera à la cérémonie de remise des prix Jawhara Talents avant d'apprécier les chansons très rythmées de l'artiste libanaise Rola Saâd. Cette dernière se produira également demain jeudi, mais à Azemmour cette fois-ci. À El Jadida, la star ne sera autre que la chanteuse Najat Aâtabou. Plébiscitée par le public marocain, la «voix de l'Atlas» comme préfèrent l'appeler certains, fait partie des têtes d'affiche de cette deuxième édition. Elle interprètera lors de ce concert, ses tubes les plus célèbres pour le bonheur des amateurs de chaâbi. Vendredi, c'est une autre dame de la chanson marocaine qui sera à l'honneur. Il s'agit de Latefa Raafat. La soirée de vendredi sera animée également par l'artiste libanais Fares Karam. À Azemmour, l'Espagnol El Gato, Abdelaziz Sati, sera sans aucun doute bien accueilli par les spectateurs. Quant à la soirée de clôture prévue samedi, elle sera animée par le Libanais, Melhem Zein et l'Algérien Bilal, qui se produiront à El Jadida. Pas très loin, à Azemmour plus exactement, Muslim et Réda Taliani, seront les vedettes de cette soirée de clôture. En somme, ce sont 300 artistes venus de différents horizons qui prennent part à cette édition. Fort de son partenariat avec le groupe Rotana, le festival vise en effet à se donner une notoriété internationale et surtout s'offrir la possibilité d'accueillir des stars de la scène arabe. De la musique et du sport ! Jawhara, ce n'est pas uniquement de l'art mais c'est aussi du sport. Alors que les mélomanes vibreront sur les rythmes des musiques d'ici et d'ailleurs, d'autres amateurs de sport trouveront leur plaisir sur la baie d'El Jadida et celle de Sidi Bouzid. De nombreuses compétitions sportives ponctueront en effet, le programme de Jawhara avec à leur tête les sports de plage dédiés au grand public. Le festival international Jawhara compte faire de la province d'El Jadida, un véritable pôle culturel. D'ailleurs, les responsables de la ville, se penchent sur la mise en place d'une politique culturelle propre à cette région. «Pour tracer une politique de la ville, il faut toujours commencer par la partie la moins matérielle, à savoir la culture pour que les gens puissent donner de l'importance au reste. On utilise la musique et la culture de façon générale comme un levier de développement et c'est un levier qui va commencer avec l'école, les instituts, l'apprentissage de l'art», explique Mouâad Jamaï. Avant d'ajouter : «C'est pour cela que nous avons attaqué la réhabilitation du théâtre, créé «Jidariate» au niveau d'Azemmour, encouragé l'ouverture de galeries d'art...» De la peinture aussi ! En marge du festival, une exposition d'arts plastiques est programmée à partir d'aujourd'hui et jusqu'au 7 juillet. Cette exposition, qui aura lieu aux galeries Châabia Talal (El Jadida), Ahlam Lemseffer et Akwass Rahoul (Azemmour) accueillera en effet un concentré 100% marocain des arts plastiques. Les organisateurs ont dédié chaque jour à un genre particulier. Ainsi, les habitants de chaque ville et les visiteurs découvriront la peinture et la sculpture marocaines dans toute leur diversité. Cette exposition sera marquée donc par la participation des artistes de la région, ainsi que d'autres des quatre coins du Maroc, qui exposeront leurs œuvres. Il s'agit, entre autres, d'Anas Bouanani, Ahmed Elamine, Mohamed El Aadi, Lahbib M'seffer, Abdellah Dibaji et Abderrahman Rahoule. Soulignons que le commissaire de l'exposition n'est autre que Najib Zoubir, lauréat de l'Ecole des beaux-arts de Tétouan et de l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles.