C'est officiel, Fujifilm débarque au Maroc. Le groupe japonais vient d'annoncer, mardi 19 juin à Casablanca, l'implantation d'un bureau de représentation permanent. À ce propos, Naka Motohiro, directeur général de Fujifilm Maroc, explique que le but d'une telle opération n'est autre que de «mettre en place une forte structure de commercialisation». Celle-ci soutiendra à la fois les activités commerciales et de distribution de la compagnie dans la région et facilitera d'un autre côté les stratégies de vente auprès des entreprises locales. De plus, l'antenne marocaine ambitionne de créer une dynamique business, en participant à la consolidation du tissu industriel. Le spécialiste de la photographie numérique entend ainsi apporter des offres répondant spécifiquement à la demande des marchés locaux, mais pas uniquement dans le domaine de l'image. À terme, Fujifilm va concentrer sa stratégie de vente sur trois secteurs : imagerie, imagerie électronique et imagerie médicale. Sur un plan plus global, cette opération cache des visées beaucoup plus importantes. En effet, cette implantation au Maroc vise à ouvrir de nouveaux marchés pour la compagnie japonaise notamment dans les zones francophones d'Afrique du Nord et d'Afrique de l'Ouest. Sur le plan stratégique, l'entreprise nippone est déterminée à entrer dans le top trois du secteur de l'imagerie, alors qu'elle est actuellement classée cinquième au niveau mondial. Au Maroc, elle aspire à doubler son chiffre d'affaires d'ici trois ans, mais n'avance - pour le moment - aucun chiffre précis sur sa présence locale. Interrogé sur la part de marché actuelle de Fujifilm au Maroc, Motohiro reste très discret. Après Dubaï, l'Afrique L'intérêt pour le Maroc est tout sauf anodin. Après la création d'un siège régional à Dubaï (EAU) en octobre dernier, le groupe a vu ses parts de marché progresser dans la région Moyen-Orient, passant de 9,3% à 11,7%. En l'espace d'une année, Fijufilm a observé une croissance en volume de 183% et en valeur de 201%. Cette expérience des plus probantes a encouragé le groupe asiatique à élargir ses horizons. En toute logique, la prochaine étape ne pouvait être que le marché africain, explique Motohiro. L'idée de la création d'un «hub» au Maroc avait pour objectif de reproduire la même «succcess story» moyen-orientale, en l'adaptant aux marchés nord-africains. De l'avis de Motohiro, le royaume représente une «porte ouverte sur les pays d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient».